Le temps est aux pourparlers entre les différentes factions
Le principe du rejet de toute forme d’extrémisme et de terrorisme, et du respect de l’intégrité territoriale du Mali pour une sortie pacifique de la crise, sans le recours à la violence a été retenu.
Dans un nouveau développement, de la crise au Mali, tout indique que le processus du dialogue auquel appelle la communauté internationale, notamment les Nations unies et les USA et défendu par l’Algérie, prend forme à en croire les dernières informations.
Les protagonistes maliens se sont entendus sur les conditions pour un dialogue inclusif, a-t-on rapporté. C’est ce qui ressort d’un premier contact tenu à Ouagadougou, ayant regroupé la médiation burkinabé, une délégation du gouvernement malien, des émissaires d’Ansar Eddine et la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad.
Par conséquent, il a été conclu l’engagement de ces principaux acteurs dans des négociations strictement basées sur le rejet de toute forme d’extrémisme et de terrorisme, mais aussi sur le respect de l’intégrité territoriale du Mali pour une sortie pacifique de la crise, sans le recours à la force.
Entre les acteurs de la crise malienne, souligne-t-on dans un communiqué, il a même été convenu d’éluder toute divergence par l’observation d’un arrêt des hostilités en admettant la nécessité d’introduire un dialogue inclusif exclusivement inter-malien.
Le document s’est intéressé au respect des droits de l’homme et entend, comme préalable au dialogue, préserver la dignité humaine, les libertés fondamentales aussi bien individuelles que religieuses.
Les autorités de Bamako ont souligné que «la laïcité est un préalable aussi à l’ouverture du dialogue».
Pour sa part et contrairement à ce que prétendent certains organes de presse, l’organisation d’Ansar Eddine consent de renoncer à imposer la charia dans tout le territoire malien. Cette même organisation avait à ce titre annoncé officiellement son divorce d’avec la nébuleuse Al Qaîda au Maghreb islamique.
Des offres réfléchies pour faire aboutir des négociations pour une sortie de la crise et éviter au Mali une guerre dont les retombées ne seront que dramatiques sur toute la zone. Ansar Eddine n’a pas été la seule formation à faire des concessions du fait que la rébellion touarègue du Mnla renonce à l’indépendance d’Azawad «pour ne plaider que le droit à l’autodétermination», rapporte encore le communiqué final.
A ce propos, le chef des émissaires du Mnla, Mahamadou Djeri Maïga explique que «l’autodétermination est quelque chose qui sera discutée autour de la table de négociations».
Ces efforts loués par les parties favorables à une sortie de la crise convergent parfaitement avec la position de l’Algérie, laquelle est soutenue par l’ONU qui se prononcera prochainement sur une demande de la Cédéao qui insiste sur l’envoi d’une force militaire au Mali. De même, dans une récente déclaration, le commandant de l’Africom, Carter Ham, a formulé des mises en garde quant à une intervention militaire. Comme rapporté dans notre édition d’hier, les Etats-Unis d’Amérique se sont prononcés, pour une solution négociée de la crise dans laquelle végète le Mali depuis environ une année, le général Carter Ham a réaffirmé que «la négociation était la meilleure solution pour résoudre la crise malienne et que si une action militaire devenait nécessaire, elle ne doit pas être menée d’une manière prématurée».
Une sérieuse mise en garde adressée à toutes les parties impliquées de façon directe ou indirecte dans la crise malienne et qui s’activent inlassablement à faire valoir l’option d’une intervention militaire étrangère dans un pays secoué par une grave crise sécuritaire, politique, sociale et humanitaire.
«L’intervention militaire étrangère devrait demeurer le dernier recours», rappelle Carter Ham qui semble partager l’essentiel du point de vue développé par les Algériens.
Ces derniers, dont la maîtrise du dossier malien ne fait pas l’ombre d’un doute, ont toujours milité pour un travail en profondeur qui tienne compte des différents paramètres sociaux, culturels, économiques et politiques composant les spécificités maliennes, avait déclaré auparavant le même responsable.
A noter que les Nations unies se prononceront au courant de ce mois sur cette question. Mais l’on sait d’ores et déjà que le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait mis en garde contre les risques d’un recours à la force sur la situation humanitaire et les chances d’une solution politique, considérant qu’«une intervention militaire dans le nord du Mali serait sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes»..