Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’usine Renault ? Difficile d’avancer avec certitude dans ce maelström d’informations vite démenties.
Carlos Ghosn, le PDG de Renault, avait menacé qu’il n’y aura pas d’autre usine que Renault en Algérie.
L’information est divulgé à Paris cette fois. Renault pourrait signer début mai un accord pour construire une usine en Algérie, a-t-on appris vendredi de source industrielle, un projet s’inscrivant dans le cadre de l’internationalisation de la présence industrielle et des ventes du groupe au losange. L’information a été reprise par toutes les agences d’information. Si elle s’avérait vraie, elle remettrait encore en selle ce projet qui prend des allures de serpent de mer. « En Algérie, la signature d’un accord pourrait intervenir début mai », a déclaré la source sous couvert d’anonymat en raison, a-t-elle ajouté, du caractère sensible des négociations avec Alger. Mais eu égard à la situation, présidentielle française et législatives en Algérie, il est paraît de prime abord peu probable que nous connaission une quelconque avancée aussi rapidement. Car en France, la question des délocalisations des usines est terriblement contreproductive électoralement parlant. Autrement dit ce sont des emplois en moins pour les Français, voire des sites de Renault qui seraient menacés de fermeture.
Par ailleurs, un porte-parole de Renault, qui tient ce jour son assemblée générale annuelle, a refusé de faire un commentaire, indiquant simplement que les discussions sur ce projet étaient toujours en cours. Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’Investissement, Mohamed Benmeradi a indiqué mercredi à Alger que le constructeur français d’automobiles, Renault, a refusé d’implanter son usine à Bellara (Jijel) ce qui a fait traîner les négociations sur ce projet. Même si le ministre n’a pas dit qu’il n’y aura pas d’usine Renault en Algérie, il demeure que cela suggère que les négociateurs n’étaient pas aussi avancés dans les discussions sur le projet que le laissaient croire les différents intervenants. En tout cas, à la lumière de la déclaration du ministre de l’industrie, il est clair que si usine il y a, elle ne sera pas à Jijel, mais à Alger, voire Oran. Et cette source proche du constructeur français contredit les propos tenus par notre ministre. Où est le vrai du faux ? Qui dit la vérité dans cette affaire ? Pourquoi cet énième cafouillage ? Des questions qui resteront malheureusement sans réponse.
La menace de Carlos Ghosn
Lors de l’inauguration de la nouvelle usine marocaine de Renault, le PDG du constructeur automobile Carlos Ghosn avait déclaré qu’il restait « extrêmement intéressé » par la construction d’une usine dans le pays voisin. Le PDG de la marque à losange veut barrer le chemin aux autres constructeurs et garder le marché algérien sous la main. Allusion sans doute à Wolkwagen qui avait émis le souhait de lancer une usine en Algérie.
« Renault est la première marque en Algérie, il n’est pas question de laisser qui que ce soit venir construire en Algérie une usine », avait-il menacé. Le PDG de Renault assène avec cette autre déclaration : « Si le gouvernement algérien souhaite une usine en Algérie, nous préférons que ce soit une Renault. » La phrase était grave en soi, car cela voulait dire que l’Algérie ne peut choisir un autre constructeur que Renault. C’est en clair une immixtion dans les affaires intérieures. D’ailleurs, aussi étrange que cela puisse paraître, il n’y a eu aucune réaction officielle.
Le site alimenterait d’abord le marché algérien, ce que ne peut pas faire le site de Tanger au Maroc en raison d’échanges commerciaux limités entre les deux pays. En janvier, le ministre algérien de l’Industrie avait déclaré avoir aussi des discussions avec Volkswagen en vue d’une implantation industrielle locale pour desservir l’Algérie et d’autres pays africains.
Yacine K.