Renault investit à minima dans sa future usine en Algérie

Renault investit à minima dans sa future usine en Algérie

Le groupe Renault annonce avoir vendu 381.663 véhicules dans le monde sous ses trois marques (Renault, Dacia et Renault Samsung Motors) en juillet-août, soit 11,4% de plus que sur les mêmes mois de 2006. /Photo d'archives/REUTERSRenault va investir a minima dans sa future usine en Algérie, dont le coût global est estimé par les autorités algériennes à un milliard d’euros et qui lui permettra de se renforcer sur ce marché en pleine croissance.

« L’investissement initial est de 50 millions d’euros », a déclaré une porte-parole au lendemain de la signature d’un accord mettant sur pied une coentreprise entre le constructeur automobile français et le gouvernement pour l’implantation d’une usine près d’Oran (Ouest).

« Tout est partagé à 50/50″, a assuré à l’AFP le directeur de la région Afrique de Renault Jean-Christophe Kugler, sans vouloir chiffrer les investissements futurs.

Le pacte d’actionnaires signé prévoit que la coentreprise soit détenue à 51% par les Algériens et à 49% par Renault, conformément à la loi algérienne.

Le ministre algérien de l’Industrie Chérif Rahmani a chiffré à environ un milliard d’euros l’investissement total.

Le ministre a aussi précisé que le groupe automobile aura une exclusivité de trois ans sur le marché algérien, ce qui signifie qu' »aucune société publique algérienne n’a le droit de conclure un accord similaire avec un autre constructeur étranger pendant les trois prochaines années » à compter de mi-2014, quand des véhicules commenceront à sortir des chaînes de montage de l’usine.

Le futur site produira des voitures et des véhicules utilitaires « à destination principalement du marché local », selon un communiqué de Renault.

La production est fixée dans un premier temps à 25.000 unités par an puis elle doit monter à 75.000 par an. « Le véhicule produit dans un premier temps sera Nouvelle Symbol », une voiture dérivée de la Logan de deuxième génération, selon le communiqué.

« L’Algérie est le deuxième marché sur le continent derrière l’Afrique du Sud, il est logique de se développer sur un marché aussi important », a souligné M. Kugler.

Dans un premier temps, « nous n’aurons pas assez pour alimenter le marché algérien », a-t-il estimé. Les marchés visés ensuite sont l’Afrique sub-saharienne.

« Développer la filière automobile »

Les discussions sur ce projet, finalisé à l’occasion de la visite du président français François Hollande en Algérie, avaient traîné en longueur car les deux parties s’affrontaient sur le lieu d’implantation, avant de s’entendre sur Oran.

Pour le gouvernement algérien, l’arrivée de l’usine d’assemblage de Renault doit permettre de « développer la filière automobile en Algérie » avec l’intégration progressive de pièces fournies par des sous-traitants locaux.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a estimé de son côté que ceci « représentera un relais de croissance important pour la sous-traitance française ».

Du côté de Renault, elle lui offrira la possibilité d’asseoir sa place de numéro un sur le marché, où il a déjà produit via une usine créée en 1959 et nationalisée suite à l’indépendance.

A fin novembre, Renault avait une part de marché de 17,3% et sa marque Dacia de 9,8% dans un marché total de 409.300 véhicules.

Le constructeur français possède déjà une usine dans la région, à Tanger, mais il n’importe pas en Algérie des voitures produites au Maroc. Cette unité est aussi sans commune mesure avec celle qui sera construite en Algérie, puisque sa capacité de production doit monter à plus de 300.000 par an l’an prochain.

L’autre constructeur automobile français, PSA Peugeot Citroën, se renforce aussi dans la région. Sa filiale Peugeot Algérie vient d’inaugurer une unité de transformation et d’aménagement de véhicules utilitaires à Dar el Beida, dans la banlieue d’Alger, avec le français Gruau.