Renault investit à minima dans sa future usine en Algérie

Renault investit à minima dans sa future usine en Algérie

Renault va investir a minima dans sa future usine en Algérie, dont le coût global est estimé par les autorités algériennes à un milliard d’euros et qui lui permettra de se renforcer sur ce marché en pleine croissance.

« L’investissement initial est de 50 millions d’euros », a déclaré une porte-parole au lendemain de la signature d’un pacte d’actionnaires qui met en place une coentreprise entre le constructeur automobile français et le gouvernement pour l’implantation d’une usine près d’Oran (ouest).

Cet apport paraît faible au regard de l’investissement total, chiffré à environ un milliard d’euros par le ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de l’Investissement, Chérif Rahmani, cité par la presse.

Ce d’autant plus que l’accord signé prévoit que la coentreprise soit détenue à 51% par les Algériens et à 49% par Renault, conformément à la loi algérienne.

Le ministre a aussi précisé que le groupe automobile aura une exclusivité de trois ans sur le marché algérien, ce qui signifie qu’ » »aucune société publique algérienne n’a le droit de conclure un accord similaire avec un autre constructeur étranger pendant les trois prochaines années » à compter de 2014, quand des véhicules commenceront à sortir des chaînes de montage de l’usine.

Le futur site produira des voitures et des véhicules utilitaires « à destination principalement du marché local », selon un communiqué de Renault.

La production est fixée dans un premier temps à 25.000 unités par an puis elle doit monter à 75.000 par an. « Le véhicule produit dans un premier temps sera Nouvelle Symbol », une voiture dérivée de la Logan de deuxième génération, selon le communiqué.

Les discussions sur ce projet, finalisé à l’occasion de la visite du président français François Hollande en Algérie, avaient traîné en

longueur car les deux parties s’affrontaient sur le lieu d’implantation: Alger privilégiait le site de Jijel, une ville portuaire à 350 km à l’est d’Alger, pour des raisons d’aménagement du territoire, alors que Renault préférait la banlieue d’Alger où il est plus facile de trouver de la main-d’œuvre qualifiée.

Pour le gouvernement algérien, l’arrivée de l’usine d’assemblage de Renault doit permettre de « développer la filière automobile en Algérie » avec l’intégration progressive de pièces fournies par des sous-traitants locaux.

Durant les neuf premiers mois de 2012, l’Algérie a importé 418.665 véhicules pour une valeur de 3,677 milliards d’euros et

Renault pointe à la première place. Le constructeur français possède déjà une usine dans la région, à Tanger, mais il n’importe pas en Algérie des voitures produites au Maroc. Cette unité est aussi sans commune mesure avec celle qui sera construite en Algérie, puisque sa capacité de production doit monter à plus de 300.000 par an l’an prochain.