Renault et industrie automobile en Algérie : Tebboune fixe des conditions

Renault et industrie automobile en Algérie : Tebboune fixe des conditions

Dans un entretien accordé aux représentants de la presse nationale, le président de la République a confirmé un tournant stratégique dans le secteur automobile en Algérie. Il a officiellement annoncé l’ouverture du marché à de grandes marques internationales pour la production de voitures localement, tout en mettant fin aux pratiques de montage superficiel qui ont longtemps freiné l’industrialisation réelle du secteur.

« Nous avons donné le feu vert à d’importantes marques pour qu’elles produisent en Algérie », a déclaré le chef de l’État, précisant que l’objectif est de fabriquer des véhicules de qualité mondiale avec un taux d’intégration locale de 40 %.

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Ce pourcentage d’intégration souvent négligé par les anciens projets, implique le développement d’un véritable tissu de sous-traitants nationaux répartis sur l’ensemble du territoire. « la mise en place d’une réelle chaine de sous-traitance est indispensable pour atteindre cet objectif », a insisté le président.

« Le temps du gonflage des pneus est révolu »

Avec une seule phrase, Tebboune a résumé sa vision : « Nous voulons produire des voitures mondiales localement, et le temps du gonflage des pneus est révolu. »

Cette déclaration sonne comme un désaveu des expériences précédentes, en particulier celle du constructeur français Renault, dont l’usine installée en Algérie n’a, selon Tebboune, jamais dépassé les 5 % de taux d’intégration en sept ans d’activité.

Interroger sur le retour éventuel de Renault à la production automobile en Algérie, le président a été clair :  aucun retour ne sera autorisé sans engagement ferme sur le respect du seuil minimal de 40 % d’intégration locale.

Une exigence sui s’inscrit dans la nouvelle stratégie industrielle du pays visant à renforcer la production nationale, la création d’emplois qualifiés et à la réduction de la dépendance aux importations.

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Investissement : cap sur une relance durable et une économie productive

Dans la continuité de ses déclarations sur le secteur automobile, Tebboune a abordé un autre levier majeur du développement économique : l’investissement productif. Il a affirmé que les projets d’investissement à l’échelle nationale avancent selon les échéances fixées, avec des perspectives claires jusqu’à l’horizon 2025, 2027 et même jusqu’à la fin de son mandat présidentiel.

« Nous avons levé la majorité des obstacles bureaucratiques qui freinaient les investisseurs, notamment ceux liés à l’accès au foncier industriel », a déclaré le chef de l’État.

Selon lui, entre 80 et 85 % des objectifs fixés dans ce domaine ont été atteints, preuve, selon ses propos, que la dynamique enclenchée est solide et en phase avec les engagements pris devant le peuple.

Plus de 13 000 projets à l’échelle nationale

Le président a souligné l’ampleur des projets d’investissement engagés : plus de 13 000 dossiers ont été enregistrés, tous secteurs confondus, et un nombre significatif d’entre eux a déjà été concrétisé sur le terrain.

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Ces projets sont appelés à jouer un rôle essentiel dans le renforcement de la production nationale, dans le but de réduire les importations, mais aussi de diversifier les exportations en dehors des hydrocarbures.

Lancé récemment, le guichet unique dédié aux investisseurs est présenté comme un instrument clé dans cette stratégie de simplification administrative.

Il permettra d’accélérer l’étude et le traitement des projets tout en assurant plus de transparence et de traçabilité dans la gestion du foncier industriel, longtemps critiquée pour sa lenteur et son opacité.

Tebboune a aussi tenu à saluer le patriotisme et la probité de la majorité des hommes d’affaires algériens, qu’il considère comme des partenaires essentiels dans la construction d’une économie diversifiée et souveraine.