Le constructeur automobile français Renault étend ses ramifications en Afrique. Il va installer une unité d’assemblage au Nigeria d’ici fin 2015. L’information a été donnée par le quotidien économique Les Echos du dimanche 22 mars. Il s’agit d’une unité de CKD (Complete Knock Down ou assemblage en kit) qui sera créée dans le cadre de la stratégie d’expansion du groupe en Afrique.
Dans beaucoup de pays africains, Renault fait de bonnes affaires, et cela l’incite à y étendre ses installations, comme l’illustrent ces données chiffrées. « Nous avons vendu près de 200 000 véhicules en 2014 sur le continent. Pour 2020, nous visons les 370 000 unités et nous devrions approcher les 500 000 unités dans dix ans », a déclaré Bernard Cambier, le patron de la zone Moyen-Orient et Afrique de Renault, cité par Les Echos. Le groupe français a ainsi de l’ambition, accaparant d’importantes parts de marché. Il en veut plus en Afrique. Il affirme détenir 11,5% de parts de marché sur le continent et projette de monter à 17,5% en 2020. La marque au losange, qui dispose déjà de deux usines au Maroc, à Tanger et à Casablanca, a également ouvert fin 2014 sa première usine en Algérie. Le constructeur automobile français Renault a inauguré, le 10 novembre, sa nouvelle usine à Oran, en présence d’Abdelmalek Sellal, le Premier ministre algérien, de Laurent Fabius et d’Emmanuel Macron, respectivement ministres français des Affaires étrangères et de l’Economie.
Le site d’Oran est destiné à fabriquer des automobiles pour le marché algérien, contrairement à celui de Tanger, au Maroc, conçu pour l’exportation. Il doit produire dans une première étape 25 000 véhicules par an. La production est là, mais l’aspect commercial semble poser problème, l’usine d’Oran n’ayant réussi à écouler que 2 000 unités jusqu’à présent, un chiffre qui s’éloigne des objectifs commerciaux que s’est fixé le constructeur français. Par ailleurs, Renault envisage d’installer au Maroc une usine spécialisée dans la production de moteurs en vue d’équiper les véhicules qu’il assemble à Tanger, rapportait « l’Usine Nouvelle », il y a quelques mois. Le groupe automobile français a déjà annoncé avoir renforcé en 2013 sa position de leader au Maroc avec des ventes de véhicules estimées à plus de 47 000 unités, soit des parts de marché de 39%. Ces résultats devraient conforter le groupe dans sa vision d’extension de son usine de montage à Tanger pour bénéficier de conditions d’exploitation plus souples. Cette stratégie, si elle est bien accueillie au Maroc, fait débat et polémique en France, car les délocalisations engendrent des pertes d’emploi pour l’économie tricolore.
