C’est un coach aux anges qu’on a rencontré après le match, on l’a félicité, il voulait dédier directement la coupe aux Usmistes quand il nous a vus, mais on lui a d’abord demandé de nous livrer ses impressions sur la rencontre et sur l’adversaire. Suivons-le.
– C’est un grand jour pour vous, n’est-ce pas ?
– C’est une chose fantastique. Dans la vie, il faut de la chance et quand on en a une il faut la saisir, on a su faire les choses en toute simplicité et aujourd’hui on a eu une récompense, il faut rester tranquille, on n’est pas devenus les meilleurs d’un seul coup, on a juste remporté un tournoi que la Zambie n’avait jamais remporté. On a trouvé la force quelque part, je ne sais pas où sincèrement.
– La Côte d’Ivoire était méconnaissable devant vous aujourd’hui…

– Laissez-moi lui rendre un grand hommage, elle nous a affrontés en ayant la meilleure attaque et la meilleure défense, elle a perdu sur une séance de tirs au but, c’est le football, cette équipe méritait aussi la coupe d’Afrique mais on ne peut pas la partager.
– Après avoir gagné le Ghana, vous avez déclaré que vous alliez gagner la CAN, est-ce que vous le pensiez vraiment ?
– Bien sûr, le joueur zambien a tellement de talent. Pour gagner la CAN, il faut se battre, et moi j’avais ce qu’il fallait.
– La théorie de la meilleure attaque et la meilleure défense qui ne gagne pas forcément a marché…
– Oui, je l’avais dit, c’était une belle victoire, c’est l’essentiel.
– On vous a vu gifler un joueur, pourquoi ?
– Non, je ne l’ai pas giflé quand même mais seulement bousculé car je lui avais montré la vidéo du but de Gervinho face au Mali pour qu’il évite de faire la même erreur et il s’est fait avoir quand même, donc je n’étais pas content de ça.
– La clé de votre réussite, c’est quoi ?
– Le travail, rien que le travail, en plus on a des joueurs fantastiques et qui croient en eux, chacun croit en l’autre. C’est ça qui fait la différence.
– Vous avez prévu les penalties, n’est-ce pas ?
– Oui, on les avait prévus, mais on avait prévu dans le cas où ça pourrait se passer, maintenant on aurait signé aussi pour gagner avant, on n’a pas su le faire. La Côte d’Ivoire aurait pu gagner avant, c’était un match assez ouvert, donc il nous faut de la réussite.
– Le fait que ce titre vienne ici à Libreville, là où le crash de 1993 a eu lieu, c’est bizarre, non ?
– Non, pas du tout, c’est seulement un signe du destin, et Dieu nous a aidés à réaliser ce rêve, mais je reconnais qu’on a eu la chance de ne rejoindre Libreville qu’en demi-finales, car si on avait été ici dès le début, on aurait subi trop de pression. Ceci dit, je répète que je suis mal placé pour parler de ça, le président qui a échappé à ce crash pourra vous en dire davantage.
– On vous a vu offrir votre médaille à quelqu’un, c’était qui ?
– Non, franchement je ne sais même pas où elle est (il cherche dans ses poches).
– On a beaucoup parlé de vos chemises blanches, vous en avez ramené combien ?
-J’ai ramené 3, mais je n’ai utilisé que deux, j ai préféré utiliser celle d’aujourd’hui car elle était plus élégante, seulement ça, pas par superstition (rires).
– Un mot pour les supporters usmistes qui sont très contents pour vous ce soir (ndlr, avant-hier), on dirait même que ce sont eux qui ont gagné cette coupe…
– Oui, je voudrais dédier cette coupe d’Afrique à monsieur Haddad Ali, pour tout ce qu’il a fait pour moi, de m’avoir laissé partir pour vivre ce rêve, donc merci à lui et merci aux supporters. A ces derniers, je leur dis qu’il faut pousser derrière l’équipe car il faut être champion cette année.
– Aîssaoui vous avait critiqué après votre départ du club, il a même dit que vous étiez venu à Alger pour vous bronzer, maintenant que vous êtes champion d’Afrique qu’avez-vous à lui répondre ?
– Je n’ai même pas envie de parler de lui, mais je dis simplement que la vie est belle.
S. M. A.