«L’Algérie possède une sélection au potentiel énorme où je peux, en toute humilité, réussir pas mal de belles choses si, bien entendu, on m’offre cet honneur»
Pressenti à la barre technique de la sélection algérienne, l’entraîneur français, Hervé Renard, n’a, pour le moment, rien reçu d’officiel, comme il le déclare dans cet entretien. L’ex-sélectionneur de la Zambie et de l’Angola affirme que, pour l’heure, il n’a rien reçu d’officiel, mais le challenge de driver l’Equipe nationale algérienne l’intéresse et reste captivant à plus d’un titre.
Tout d’abord, monsieur Renard, on a appris que vous êtes fortement pressenti pour intégrer le staff technique national. Pouvez-vous nous confirmer cette information ?
Écoutez, vous le confirmer, je ne peux pas avancer quoi que ce soit, mais je peux toutefois vous affirmer que je n’ai rien reçu de concret à ce sujet. J’entends parler tout comme vous et cela m’honore franchement, surtout que ça vient de l’Algérie, une sélection que j’apprécie fort bien.
Êtes-vous tenté de driver la sélection algérienne ?
Maintenant que je suis libre de tout engagement, je suis disponible à toute négociation. Mais pour l’heure, il y a un entraîneur en place et je ne peux me permettre de trop m’avancer à ce sujet par respect à mon collègue.
Oui, mais on a appris que Benchikha, le coach en place, serait démissionnaire et le président de la FAF, monsieur Raouraoua, avait annoncé qu’un entraîneur étranger devrait renforcer la barre technique de l’EN après le match de Bangui…
Là, ça change tout. Je crois que, comme je l’ai toujours dit, c’est un plaisir et un honneur de travailler en Algérie. C’est une sélection au potentiel énorme où je peux, en toute humilité, réussir pas mal de belles choses si, bien entendu, on m’offre cet honneur.
En somme, l’équipe d’Algérie ne laisse pas indifférent et moi, personnellement, je ne peux pas refuser une telle proposition. J’espère que les dirigeants algériens se sont bien renseignés à mon sujet. Maintenant s’ils ne l’ont pas encore fait, ils n’ont qu’à le demander à Zinédine Zidane. On a été ensemble à Cannes et il connaît assez bien mes compétences.
Êtes-vous favorable à un travail à court ou long terme ?
Forcément, l’idéal pour moi serait de tracer un projet à long terme, mais pour l’Algérie je suis preneur, quels que soient les objectifs qu’on m’assignera. Si on m’appelle pour faire toutes les éliminatoires, je suis partant, il n’y a aucun problème. Je suis même prêt à assurer les deux confrontations contre le Maroc s’il le faut.
C’est vous dire que la sélection algérienne ne me laisse pas indifférent et qu’une relation spéciale et particulière me lie à cette nation qui respire le football et qui ne vit que pour son Equipe nationale. Cela dit, je ne suis pas seul, je sais que les prétendants ne manquent pas et qu’une rude concurrence m’attend (rires).
Pouvez-vous nous dire pourquoi avez-vous quitté l’Angola ?
C’est pour des raisons purement financières et professionnelles.
En fait, j’avais demandé trois mois de salaire, qui demeuraient en suspens, aux responsables de la Fédération et lorsque je n’ai rien vu venir, j’ai saisi la FIFA pour faire valoir mes droits. Je devais aussi ramener avec un moi un technicien français que j’ai déniché de l’AS Nancy Loraine pour donner une autre dimension et un peu plus de qualité à la direction technique angolaise, chose qu’on m’a refusée.
C’est là que j’ai compris qu’il n’y avait pas une bonne intention de travailler et que mon projet n’avait pas trop de chances de réussir.
Avez-vous reçu des propositions pendant votre période d’arrêt ?
Oui j’ai quelques-unes. Quatre clubs m’ont contacté, mais comme vous le savez, ma priorité va vers la sélection algérienne si, bien sûr, cela devient officiel.
Revenons au match livré par la sélection algérienne dimanche à Bangui (entretien réalisé hier). Comment jugez-vous la prestation des Verts ?
A vrai dire, je n’ai pas pu suivre cette rencontre à la télévision. J’ai seulement pris connaissance des moments forts de ce match sur Internet. Un ami technicien m’en a parlé vaguement, mais ce n’est pas assez pour pouvoir apporter un jugement objectif et précis sur la prestation des Verts.
Oui, mais perdre à Bangui face à la modeste équipe de la République centrafricaine vous surprend…
Oui, ça me surprend, l’équipe d’Algérie semble bien supérieure à la RCA. Mais en football, sur un match, tout peut arriver.
Certains évoquent les conditions très difficiles dans lesquelles s’est joué ce match…
Je ne crois pas trop à cela. Je dirais que le mieux, c’est d’éviter de chercher des excuses et se pencher sur les raisons techniques de cette défaite.
Il y avait trop de monde autour du stade, on parle même de 5 000 personnes présentes sur la main courante, vous ne croyez pas que les joueurs algériens ont été impressionnés ?
Non, je ne pense que cela puisse influencer des joueurs professionnels. Ils sont habitués à la pression de ce genre de matchs intenses et je crois qu’ils ont été bien au courant de ce qui les attendait. Vous savez, les défaites sont parfois instructives. Il faut tirer les renseignements de ce revers et se remettre au plus vite au boulot.
Après ce revers, l’Algérie a compromis ses chances ; croyez-vous que la qualification reste possible ?
Oui, bien sûr. Il faut éviter d’être alarmiste à ce point. Le Maroc possède trois points d’avance sur l’Algérie et une victoire face aux Marocains permettra à la sélection algérienne de revenir assez rapidement en course. Donc, il est important de penser à préparer d’ores et déjà la prochaine confrontation et surtout ne pas sombrer dans le pessimisme. Il reste 12 points à prendre et rien n’est joué. Tout reste jouable pour les Verts.
Les joueurs algériens sont-ils capables de relever la tête après deux échecs consécutifs ?
C’est normal, il s’agit-là de joueurs professionnels. C’est certain, ils vont tout oublier et refaire surface rapidement dans ces éliminatoires. Au risque de me répéter, l’Algérie possède un groupe très important avec des joueurs de qualité capables de relever le défi qui les attend.