Remplacement des espaces informels, Les commerçants de fruits et légumes prioritaires

Remplacement des espaces informels, Les commerçants de fruits et légumes prioritaires

Le ministre du Commerce considère que l’opération d’éradication des sites informels “se déroule à un très bon rythme”. 640 marchés comptant 40 000 intervenants ont été éradiqués en l’espace de deux mois.

Considérée auparavant comme une simple campagne conjoncturelle, l’éradication des marchés informels semble être bel et bien une décision irréversible.

Aujourd’hui, le fameux jeu du chat avec la souris, auquel s’adonnaient les forces de sécurité et les jeunes vendeurs, n’est plus permis. Les innombrables tentatives de certains, notamment au niveau du désormais ex- marché informel de Bachdjarah, se sont soldées par un échec. Selon le ministre du Commerce, l’opération d’éradication des marchés informels “se déroule à un très bon rythme”.

Pour Mustapha Benbada, qui intervenait lors de l’émission “Rencontre avec la presse” de l’ENTV, “c’est beaucoup plus la non-disponibilité pour le moment des alternatives”, à savoir les sites de proximité et les marchés couverts qui pourraient faire croire que le rythme de la lutte est au ralenti. En parlant d’alternatives tant attendues, justement, le ministre du Commerce révélera que “des instructions ont été données aux walis pour qu’une fois les marchés de proximité et les marchés couverts fin prêts, la priorité soit accordée aux commerçants-détaillants de fruits et légumes”.

Cette priorité répond au souci du “contrôle des prix des fruits et légumes” qui connaissent une large consommation. Il faut savoir que contrairement aux commerces de proximité, “la réalisation de marchés couverts prend plus de temps”. 150 espaces aménagés seront attribués d’ici au début de l’année prochaine et le reste suivra, promet Benbada. Et de se réjouir que 640 sites irréguliers sur les 1 450 recensés soient résorbés en l’espace de deux mois alors qu’il fut un temps où les autorités ont mis deux années pour n’en éradiquer que quelques-uns et qui ont fini par revoir le jour.

Selon le ministre du Commerce, pas moins de 75 000 personnes activent dans ce créneau.

La plupart sont des jeunes du quartier (où le site existe) ou ceux des quartiers voisins.

Le marché de gros de Semar sera délocalisé !

La contestation qui a suivi la décision de délocalisation du marché de gros de la commune de Semar ne fera pas revenir les autorités sur ce projet.

“Nous appelons les commerçants de Semar à un dialogue. Nous savons que c’est un marché national mais les commerçants doivent comprendre  que c’est une zone d’habitations et non une zone commerciale. Cette situation doit cesser. Les commerçants doivent se déplacer d’un espace non conforme à un espace aménagé pour le commerce de gros. Graduellement et via un dialogue, le marché sera délocalisé dès que les alternatives seront mises en place. Nous  avons déjà ouvert un espace de 20 à 25 places dans la commune d’El-Harrach.”

ll rappellera dans la foulée les efforts consentis par les pouvoirs publics pour sauvegarder les marchés de gros : “43 marchés étaient dans une situation critique si ce n’était l’intervention de L’État. 6 milliards de DA ont été déboursés il y a quelques mois pour sauver

32 marchés.”

La profession de mandataires grossistes réglementée

“Un projet de décret exécutif régissant la profession de mandataires grossistes est fin prêt. Il sera présenté au gouvernement dans les prochaines semaines”, annonce Benbada. Et d’ajouter que le projet qui sera à même de réglementer cette profession a été soumis à l’appréciation des concernés. L’autre nouveau projet qui verra incessamment le jour porte sur le stockage des produits pour mettre fin à la spéculation. “Un décret ministériel relatif aux dépôts de stockage et déclaration des produits stockés est en cours de préparation. Il faut que nous sachions quels sont les produits stockés et en cas de tension sur un produit nous puissions intervenir et demander aux commerçants de mettre le produit sur le marché.”

Le prix du pain ne sera pas augmenté

“Le prix de la baguette de pain ne connaîtra aucune augmentation. C’est une décision politique”, assure Benbada en expliquant que des contacts ont lieu avec la fédération des boulangers. Certains boulangers revendiquent une hausse mais le gouvernement insiste sur la non-augmentation du prix du pain.

Le ministre du Commerce révélera que ceux qui pratiquent des prix plus élevés (10 DA) que ceux arrêtés par le gouvernement seront poursuivis par la justice. “Nous avons des milliers d’affaires en justice”, conclut Benbada.

M B