Et çà repart pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ! Un membre de son conseil national et néanmoins élu de l’APW de Tizi Ouzou, M Mohand Akli Aoudj, vient de claquer la porte de ce parti.
Dans une déclaration à un confrère, le concerné qui fait l’objet d’une mesure de suspension des instances du parti, a décidé d’anticiper sur le sort que lui réserve la commission de discipline en annonçant sa démission pure et simple.
« A chaque fois qu’une voix s’élève pour s’exprimer librement sur des questions fondamentales qui concernent notre parti le RCD, elle est aussitôt réduite au silence en accusant son auteur soit d’être un gent du DRS, soit de corrompu par le pouvoir, soit d’intelligence avec l’ennemi ou, comme c’est mon cas, de harki de l’administration « , a déclaré M. Aoudj qui en a visiblement gros sur le cœur. Et d’ajouter que » Le RCD, qui était notre seul espoir pour la construction d’une Algérie démocratique et républicaine, est transformé en » propriété privée » (…). Je démissionne du RCD et non de mes convictions qui ont suscité sa création en 1989 « .
L’élu de l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou a été suspendu récemment de toute activité militante » au sein du parti. Le parti de Sadi lui reprochant la « compromission avec l’administration et l’indiscipline « . Mohand Akli Aoudj se défend en précisant que » Si œuvrer auprès de l’administration (…) en proposant des plans et des visions de développement et d’aménagement du territoire de la Wilaya est considéré comme une compromission, alors dans ce cas, tous les élus devraient être assimilés à des » harkis de l’administration « . Et d’ajouter que « A ce que je sache, l’administration de ma wilaya n’est pas une administration coloniale « .
Démissions à la queue leu leu
Concernant sa prétendue indiscipline, l’ex élu RCD réfute catégoriquement cette accusation en se référant à la lettre qui a été envoyé au président du RCD par la section communale d’Iloula Oumalou dont il est membre, et qui rejette totalement ces allégations « mensongères » d’après lui.
Quoi qu’il en soi, cette démission s’ajoute à celles de beaucoup de cadres et élus qui ont décidé de fuir le parti de Said Sadi où ils se sentiraient à l’étroit. On citera notamment les cas les plus spectaculaires que sont ceux des deux députés Djamel Fardjallah et Tarik Mira, qui faisaient pourtant partie de la garde prétorienne de Said Sadi durant de longues années.
Avant eux il y avait la démission de l’autre député Mohand Arezki Boumendil qui avait quitté même le groupe parlementaire du RCD, et bien sûr de Khalida Messaoudi actuelle ministre de la culture et El Hadi Ould Ali, directeur de la culture de Tizi Ouzou et président du MCB. L’ex bras droit de Sadi, Hamid Lounaouci, s’est lui aussi retiré des structures du parti sur la pointe des pieds. C’est dire qu’il doit y avoir certainement un gros malaise au sein du RCD qui expliquerait cette cascade de démissions.