L’initiateur du mouvement de contestation n’écarte pas le recours à la justice dans le cas où les autres initiatives politiques échoueraient.
Les remous au FLN sont loin d’être un passage nuageux prêt à se dissiper.
El Hadi Khaldi, ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnels, qui s’exprime en sa qualité du membre du comité central du FLN, ne compte pas baisser les bras et laisser le champ libre au secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. «Je précise qu’il ne s’agit pas d’un mouvement de redressement, mais d’un mouvement exprimant un malaise au sein du parti.
Au début, c’était des initiatives individuelles transformées en peu du temps en une action collective réclamée par un bon nombre des mouhafa-dhas», a déclaré, hier M.Khaldi, en marge des débats sur la Déclaration de politique générale du Premier ministre devant les députés. Et d’ajouter que les protestataires avaient constaté de graves dépassements du règlement intérieur et notamment, les violations relatives aux conditions d’adhésion comme membre au comité central.
«Il y a de nombreuses violations au niveau organisationnel. Nous avons tiré la sonnette d’alarme pour attirer l’attention du SG sur les déviations que traverse le parti dans les opérations de renouvellement des structures», a-t-il expliqué, en annonçant l’ouverture, hier, d’un bureau des contestataires. Parmi les violations constatées, l’élu de la wilaya d’El Oued cite le fait que la direction actuelle viole le règlement intérieur concernant le comité central.
«Un militantisme de 10 ans est exigé pour devenir membre du comité central, or des photographes de presse, des correspondants de chaînes étrangères et d’autres, qui ne remplissent pas cette condition, ont été retenus dans le comité central, ce qui est une grave violation», a-t-il expliqué, en avançant un chiffre dépassant les 40 membres qui ne remplissent pas les conditions exigées par le règlement intérieur.
C’est le point partagé et défendu par l’homme fort du FLN, Salah Goudjil, qui a réitéré, à son tour, son appel à la création d’un comité des sages pour remettre de l’ordre dans la maison FLN.
Sans y aller avec le dos de la cuillère, M.Khaldi explique son point de vue. «Nous invitons l’actuel SG à respecter le règlement intérieur du parti. Nous devons trouver une solution politique à ce problème qui se veut aussi politique et organisationnel», a-t-il déclaré. Mais jusqu’où iront les contestataires dans leur démarche?
«Jusqu’à ce que le problème soit définitivement réglé», répond M.Khaldi pour qui le recours à la justice n’est pas à écarter dans le cas où les autres initiatives auraient échoué.
«Tous les chemins sont envisageables», affirme-t-il.
Le chef de file des contestataires précise que le président d’honneur du parti, qui est le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, n’est pas inclus dans ce bras de fer, car, selon lui, il s’agit d’un problème interne au parti qui exige une solution loin des soucis du président d’honneur du parti.
D’autre part, M.Khaldi n’a pas été tendre avec son secrétaire général. «Je tiens à dire à Monsieur Belkhadem que nous ne recevons pas des ordres d’en haut comme cela aurait été votre cas lors de votre parcours de militant. Nous n’avons jamais été «des usuriers politiques» que vous auriez été dans votre parcours», a-t-il lancé à l’encontre du secrétaire général du FLN, auquel il rappelle: «J’ai été désigné ministre par le chef de l’Etat et non pas par le parti et surtout pas grâce à votre personne M.Belkhadem.»
Tahar FATTANI