Manifestement, l’Algérie est entrée de plain-pied dans l’ère de la présidentielle de 2014. La classe politique nationale, toutes tendances politiques confondues, est désormais focalisée sur cette échéance électorale, dont l‘importance n‘échappe à personne.
Et ce qui se passe au sein du FLN et au RND en est certainement la meilleure preuve. Car les remous internes qui secouent les deux plus grands partis du pays ont, à l‘évidence, un lien direct avec l‘élection présidentielle de 2014. Et là les observateurs sont unanimes pour considérer que l‘on assiste à une sorte de préliminaire de cette joute électorale.
Il ne peut en être autrement cela sachant que les secrétaires généraux du FLN et du RND ; Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia, ont très souvent été présentés comme des probables présidentiables.
L‘un comme l‘autre ont, par leurs propos ou par leurs attitudes, laissés clairement entendre qu‘ils pourraient bien briguer la magistrature suprême.
Et c‘est justement à cause de ces ambitions avouées ou cachées qu‘ils font face à la montée en puissance de leurs détracteurs au sein de leurs partis respectifs. Cela est le cas notamment pour les opposants au secrétaire général du FLN puisque ce dernier a été accusé, à maintes reprises, de nourrir des ambitions présidentielles et de vouloir, par conséquent, instrumentaliser le vieux parti à cette fin.
Pis encore certains de ses opposants au sein du vieux parti lui reprochent même de « travailler » contre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui se garde bien jusqu‘à présent de lever le voile sur ses intentions pour 2014.
Ce n‘est pas pour rien aussi que Yahia Guidoum, qui a pris la tête du mouvement d‘opposition contre Ahmed Ouyahia au sein du RND, a tout récemment apporté un soutien indéfectible au chef de l‘Etat.
Bouteflika va-t-il oui ou non briguer un quatrième mandat ? Il est peut-être un peu trop tôt pour être fixé sur cette question car, bien avant cette échéance politique, le président de la République, est d‘abord appelé à procéder à l‘élaboration d‘une nouvelle Constitution qui sera certainement adoptée par voie référendaire.
D‘aucuns estiment, justement, que ce sont les enjeux liés à certaines dispositions de cette Constitution qui seraient, à tout le moins en partie, derrière les remous que connaissent le FLN et le RND.
Selon certaines indiscrétions il serait question du poste de vice-président de la République. À en croire certaines thèses l‘actuel locataire du palais d‘El-Mouradia qui serait, dit-on, partant pour un quatrième mandat, ne voudrait nullement avoir comme co-listier ni Ahmed Ouyahia, ni Abdelaziz Belkhadem.
Cela bien sûr si Abdelaziz Bouteflika se représente pour un nouveau mandat car rien n‘est encore acquis puisque ce ne sont que des spéculations. Belkhadem et Ouyahia, qui ont écumé la scène politique nationale depuis un peu plus d‘une décade maintenant, ne semblent pas jouir de la cote au sein de certains cercles politiques, qui veulent bien s‘en débarrasser bien avant d‘entamer les dernières lignes droites menant à l‘échéance de 2014.
D‘où, par conséquent, la démission précipitée et surprenante d‘Ahmed Ouyahia et la mauvaise posture dans laquelle se trouve Abdelaziz Belkhadem, lequel, à quelques jours seulement de la tenue d‘une session ordinaire du comité central du FLN se voit de plus en plus contesté. Va-t-il suivre l‘exemple d‘Ahmed Ouyahia et jeter, lui aussi, l‘éponge au cours de la tenue de cette session du comité central ce 31 janvier, voire même avant cette date?
Kamal Hamed