Remaniement massif : fin de fonctions pour des dizaines d’ambassadeurs et consuls algériens

Remaniement massif : fin de fonctions pour des dizaines d’ambassadeurs et consuls algériens

Le dernier Journal officiel, paru le 28 mai 2025, a levé le voile sur une décision pour le moins inhabituelle ! Pas moins de 37 diplomates algériens, dont plusieurs ambassadeurs en poste dans des pays stratégiques, ont vu leurs fonctions brusquement interrompues.

Un remaniement d’envergure qui, s’il ne dit pas son nom, suscite interrogations et spéculations, d’autant plus qu’aucun remplaçant n’a, pour l’heure, été annoncé.

Au cœur d’un contexte régional mouvant et d’une scène internationale en recomposition, l’Algérie vient d’opérer l’un de ses plus importants mouvements diplomatiques de ces dernières années.

Les décrets présidentiels, datés du 21 mai et publiés une semaine plus tard, actent la fin de mission de diplomates chevronnés aux quatre coins du globe. Cependant, aucun successeur n’a été désigné pour reprendre les rênes de ces postes-clés, à une seule exception près.

Ambassadeurs rappelés : une liste longue et stratégique

De Tripoli à Tokyo, en passant par Budapest ou Brazzaville, les représentants de l’Algérie ont été simultanément relevés de leurs fonctions. Parmi les noms les plus notables :

  • Slimane Chenine, ex-président de l’APN et ambassadeur en Libye, quitte Tripoli.
  • Mohamed Yazid Bouzid, en poste en République du Congo, a été rappelé.
  • Farid Boulahbal, ex-représentant à Tokyo, voit également sa mission interrompue.
  • Abdelhafid Alahoum, en Hongrie, ainsi que Mohamed Benattou, en Mauritanie, figurent sur la liste.
  • En Turquie, c’est Amar Belani, diplomate expérimenté et ancien envoyé spécial chargé de la question du Sahara Occidental, qui prend sa retraite.

🟢 À LIRE AUSSI : Début des examens du BEM 2025 : plus de 800 000 candidats en lice à travers l’Algérie

Toutefois, seul Kamel Bouchama, ex-ambassadeur en Syrie, a été officiellement nommé à un nouveau poste. Il devient le représentant de l’Algérie au Liban. Les autres départs, eux, demeurent sans suite connue.

Le flou des successions : une stratégie ou une transition en cours ?

Ce qui frappe dans cette opération, c’est l’absence de toute communication sur les remplaçants. Alors que de telles décisions s’accompagnent traditionnellement de nominations officielles dans la foulée, le silence actuel intrigue.

Cela signifie soit une restructuration diplomatique en profondeur. Pour redéfinir les orientations de la politique étrangère algérienne dans un monde géopolitiquement instable. Ou un simple remaniement administratif différé. En attente d’une seconde salve de décrets ou de validations politiques internes.

🟢 À LIRE AUSSI : Retraite et pensions transférées : appel important de la CNR

La prudence du gouvernement à ce sujet pourrait aussi refléter des négociations diplomatiques sensibles en coulisses. Notamment dans certaines zones de tension comme le Sahel ou le Moyen-Orient.

Parmi les zones les plus touchées par cette vague de départs, deux régions se détachent :

En Europe :

  • Abdelhafid Alahoum (Hongrie), Abdelkader Kacimi El Hassani (Koweït, nommé à un autre poste), Khaled Benhamadi (consul général à Paris), Mounir Bourouba (Strasbourg), Adel Talbi (Milan), Imad Selatnia (Marseille), ou encore Mohamed Meraimi (Istanbul) ont été relevés de leurs fonctions.

Dans le Sahel :

  • Kamel Retiab, ex-ambassadeur au Mali, quitte son poste dans un contexte régional délicat, où l’Algérie joue traditionnellement un rôle de médiateur. Idem pour la Mauritanie et le Niger, où les postes restent à pourvoir.