«C’est inadmissible! Estce que l’État attend jusqu’ à ce qu’il y ait d’autres victimes pour nous reloger ?
On veut la mise en oeuvre de la décision de Bouteflika consistant au relogement de toutes les familles sinistrées du grand marché.
On a la peur à fleur de peau, nous dormons dehors, alors que le gouvernement prévoit une réunion pour débattre des conditions d’envoi de supporters en Angola. Nous réclamons notre droit à la vie, une place dans la décence», ont déploré les familles sinistrées.
Une semaine, déjà, s’est écoulée après l’épouvantable explosion de gaz qui a défrayé la chronique au quartier Chevalley de Climat de France, dans la commune de Oued Koriche. Les citoyens dénoncent la fuite en avant des autorités et promettent d’investir la rue.
Ces derniers crient au scandale et réclament des autorités une réelle prise en charge de toutes les familles habitant les bâtisses ayant été affectées par la déflagration. Selon des témoignages recueillis sur les lieux, il s’agit de trois bâtiments en l’occurrence le B6, le B7 et le B8 qui risquent de s’effondrer d’un instant à l’autre, selon les contrôleurs techniques du CTC, qui les ont classés à haut risque, ont tenu à affirmer ces habitants.
Pour étayer leurs dires, les citoyens ont évoqué la suspension de l’utilisation des mines dans la carrière Jaubert, ce qui renseigne, pour qui veut le savoir, de la gravité de notre situation, ont-ils souligné.
Et à Nasser de leur emboîter le pas ; usant d’un ton survolté, ce jeune homme n’avait pas exclu de son vocabulaire le recouru à l’émeute à chaque fois qu’il prenait parole. Pour lui les voies du dialogue sont épuisées et il n’y a que la manière forte qui paye.
Et à son ami d’ajouter : «Nous sommes délaissés par tous les responsables que nous avions élus, ils ne sont présents que pour se frayer un chemin vers le pouvoir», a-t-il soutenu.
En attendant que des mesures efficaces puissent voir le jour, les familles de ces bâtiments qui sont au nombre de 17 dont cinq ont été relogées dans des chalets, à Ouled Moussa (Boumerdès), attendent une place dans la décence, dehors, supportant froid et aléas multiples du climat ajoutés à la délinquance et à l’insécurité très répandue de jour comme de nuit dans ce faubourg, témoin de la naissance et des premiers pas de nombreuses stars nationales, à l’instar de Rabah Madjer et de Ouardia, pour ne citer que ceux-la, à martelé un sexagénaire qui a vu toute sa vie filer dans l’étroitesse de son logement. Pour un autre quidam, la situation est inacceptable, lui qui a tenté de résumer une histoire qui se marie étrangement à l’absurdité.
En fait, il s’agit de son ami d’enfance qui, contraint par les besoins de ses enfants grandissants, confinés dans une petite pièce de 9 mètres carrés, décida de constituer une demande pour acquérir un logement suivant la formule AADL. À la surprise de ce dernier, une procédure judiciaire a été enclenchée par la direction de cet organisme.
Le comble dans cette affaire, renchérit l’orateur, était dans la réponse de la justice qui avait tranché en faveur de l’AADL sous prétexte que son ami était propriétaire d’un appartement. Mais quel étrange appartement ! Il s’agit d’un simple alibi de fortune que ces responsables dressent contre ceux qui ont épargné de l’argent pour acheter un logement.
Ils sont cependant coincés par l’acte d’un appartement F1 sans que personne ne se soucie de la gravité de leur situation.
L’État doit reprendre le contrôle de ces organes de construction qui découragent les gens en dressant devant eux des contraintes multiples afin de les rendre plus accessibles à leurs connaissances ont tenu à faire passer l’ensemble des présents.
Par ailleurs, il y a lieu de signaler que tous les intrants nécessaires à l’émeute sont réunis dans ce quartier.
Chose qui est vérifiable dès l’entrée au grand marché où les jeunes manifestent un ton de rancune envers tout ce qui a trait aux déclarations du ministre de la Solidarité nationale et n’hésitent guerre à lancer des propos appelant à l’insurrection. Même si cinq familles ont été relogées dans des chalets, les promesses des plus hautes autorités et des autorités wilayales ont été vaines, une semaine après, les choses trainent.
Cet événement qui a endeuillé plus d’une famille et occasionné de sérieux dommages pour tous les appartements se trouvant dans les trois bâtiments, a mis tout le quartier dans le cercle de la lumière compte tenu de la tension qui plane dans l’air. Cependant le tocsin est sonné en attendant que tout le monde puisse prendre ses responsabilités.
Kamal Lembrouk