Relogement des familles habitant le vieux bâti et choix des bénéficiaires, Comment mettre un terme à la suspicion ?

Relogement des familles habitant le vieux bâti et choix des bénéficiaires, Comment mettre un terme à la suspicion ?

La campagne de relogement initiée à Oran avant le début du mois de Ramadhan a démontré une certaine mauvaise gestion, pour ne pas dire une défaillance manifeste de la part des autorités locales, quant à ce dossier brûlant.

Pourtant l’instruction donnée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, était claire. Le chef de l’État voulait en finir avec le vieux bâti. Or à Sidi El Houari, les familles occupant les vieux immeubles menaçant ruine n’ont pas pu bénéficier de relogement.

Pourquoi? Qui est responsable de cette situation? Les services du secteur urbain et ceux de la daïra ne sont pas les seuls responsables de cette anarchie. Certains habitants, ou du moins leurs représentants sont également «coupables». De quoi? D’au moins de deux péchés: la «cupidité» et l’«avarice».

Des listes classées «Top secret»

A la rue Bengharache Tayeb, les habitants ne comprennent toujours pas comment les listes de relogement ont été confectionnées. Il est vrai que les autorités locales, à l’instar du secteur urbain de Sidi El Houari et la daïra, ont fait preuve d’une certaine opacité dans la gestion de ce dossier. Aussi bien le chef de secteur que le chef de daïra ont maintenu le doute, voire entretenu la suspicion autour de ces fameuses listes.

Au mois de juin dernier, et selon des sources dignes de foi, les services du secteur urbain de Sidi El Houari se réunissaient jusqu’à des heures tardives de la nuit et même jusqu’au petit matin, afin d’élaborer ces listes, le tout dans le plus grand secret.

Pourquoi autant de mystère? La situation explosive dans laquelle se trouve la wilaya résulte en premier lieu de toute cette opacité et de ce flou qui entourent l’épineux dossier des haouchs et du vieux bâti à Oran. Au fil des évènements et des déclarations, les habitants de la rue Bengharache Tayeb se sont vite rendus compte qu’ils étaient «menés en bateau» par des individus sans scrupule, le tout sous couvert d’un comité de quartier, ou bien représentants qui ne représentaient au final qu’eux-mêmes et leur proche entourage.

A travers ça, il est aisé de comprendre que le dossier des haouchs à la rue Bengharache Tayeb souffre d’innombrables anomalies. Les défaillances des uns s’entremêlent avec les manigances des autres. Le tout au détriment des familles.

Le squat toléré à dessein?

Sur un autre plan, et alors que les instructions quant à la démolition des habitations évacuées sont claires, les chargés de la dernière opération de relogement sont passés outre, ce qui a permis à certains de squatter les lieux et de s’y installer avec armes et bagages. Cela a fait dire à certains que cet oubli n’est pas innocent et qu’il cache en réalité l’existence d’un réel trafic de logements destinés aux habitants du vieux bâti.

Car comment expliquer que près d’une trentaine de familles sont venues s’installer à Edderb, compromettant ainsi, sérieusement les chances de ceux qui y habitent depuis des années, d’accéder à un toit décent. Aujourd’hui, la joie des familles qui ont bénéficié des dernières opérations de relogement est estompée par le flot de suspicion, nourri par l’opacité qui a entouré l’établissement des listes des heureux élus, et par un choix qui laisse parfois perplexe.

Ahmed Belgheir