Relogement à Djenane Hacene (Oued Koriche) : Les habitants veulent un engagement du wali

Relogement à Djenane Hacene (Oued Koriche) : Les habitants veulent un engagement du wali

Des habitants des bidonvilles de Djenane Hacène, dans la commune de Oued Koriche, demandent au wali d’Alger la confirmation, d’une manière officielle, de la date de leur relogement.

Bien qu’annoncée pour le mois de juin prochain, les habitants ne croient pas trop à cette échéance de plus. « Seul un engagement écrit du premier responsable de la wilaya pourra nous convaincre de l’imminence de notre départ de cette cité infâme », nous confient-ils. « La dernière promesse de relogement non tenue remonte au mois de mars dernier », raconte un habitant.



Le jour J passé, le comité de quartier a saisi, comme à l’accoutumée, les services de la wilaya d’Alger qui lui ont donné un nouveau rendez-vous pour juin prochain. « Nous nous sommes habitués à cette situation. Chaque mois, ils nous avancent une date et ce, depuis plusieurs années », s’indigne un père de famille.

Si la date de relogement pose problème, le choix des familles devant bénéficier de nouveaux appartements n’en pose pas moins. Selon certains habitants, de nouvelles familles se sont installées dans ce site après 2007, date du dernier recensement, ce qui leur fait craindre que les calculs des autorités publiques soient faussés. A cela, il est à ajouter le cas des personnes ayant pignon sur rue, mais qui continuent d’y habiter afin de bénéficier d’un logement de l’Etat.

Selon nos interlocuteurs, le nombre global des familles de Djenane Hacène est de près de 190, réparties sur les lots n°1 et 2, les occupants du 3e lot ont, eux, été recasés depuis plusieurs années. Les heureux bénéficiaires seront relogés dans une cité en construction dans la commune de Beni Messous, les travaux y sont presque achevés et il ne reste que les dernières retouches, croit-on savoir.

Le recasement des habitants de Djenane Hacène devrait figurer parmi les priorités des autorités publiques.

Cela, compte tenu de la situation où se trouve une bonne partie des baraques et la dégradation du cadre de vie des résidants.

La semaine passée, lors des dernières précipitations, une famille entière a failli périr suite à l’inondation de leur habitation.

Une situation causée par l’obstruction d’un regard d’eau situé au-dessus du niveau de la baraque, ce qui a permis aux eaux pluviales de couler par la fenêtre et submerger le foyer, raconte un résidant, ajoutant que « la Protection civile et les autorités locales étaient venues et ont constaté le sinistre ». Néanmoins, les habitants indiquent avoir connu encore pire que cela, eux qui occupent ces abris de fortune « depuis l’indépendance ».

Par ailleurs, nos interlocuteurs reconnaissent qu’ils bénéficient de certains privilèges, ils sont dispensés du paiement des factures d’eau, d’électricité et de la location. Ce qui est une aubaine, notamment pour les plus démunis.

Mais ce qui préoccupe les résidants de Djenane Hacène, c’est ce sobriquet « d’habitants de bidonville » qu’ils traînent comme un boulet depuis des années. « Nous ne sommes ni des voyous ni des délinquants », raconte un jeune chômeur qui croit dur comme fer qu’« habiter dans un logement décent est susceptible d’améliorer leur image et leur éviter les regards méfiants ».

Par Djamel G.