La cité populaire portant le nom du vaillant martyr de la révolution armée, en l’occurrence Adda Benada, n’est plus la même citadelle tant estimée de par sa beauté d’antan au moment de son inauguration durant les années 1990.
C’est un tableau des plus noirs que dressent un groupe de citoyens locaux inquiets du devenir de leur cadre de vie sans cesse dégradé, à cause de la négligence des services concernés et l’incivisme de «certains vandales», disent-ils, qui anticipent de par leurs actes de destruction irréfléchis la décadence du quartier en question.
Lors d’une tournée effectuée dans l’enceinte du quartier même en compagnie de la partie plaignante, nous avons été confrontés à un spectacle désolant, digne de scènes de guerre où tout est détruit.
L’espace vert se trouvant en plein cœur de la cité Adda-Benada se délabre de jour en jour, avec notamment la disparition des beaux madriers qui couvraient les piliers «romains» établis dans l’esplanade du même jardin.
A cet acte de chapardage, s’ajoute également le pillage des belles charpentes en bois qui servaient de bancs, la dévastation des poteaux de l’éclairage public, plongeant ainsi cet enclos de verdure dans l’obscurité totale pour devenir la nuit surtout en un vrai fief pour la délinquance, sans oublier le saccage des jeux pour enfants notamment les balançoires et autres toboggans.
A l’extérieur du jardin et dans les autres recoins du quartier cité, le même décor revient. Immondices partout, routes délabrées, bâtiments menaçant ruine suite à l’effritement des structures causé par l’humidité et le manque de maintenance depuis trois décennies, broussailles épineuses et tumultueuses abritant serpents et scorpions venimeux, énormes chats et chiens errants à dresser les cheveux sur la tête.