Les neuf non jeûneurs d’Ighzer Amokrane viennent d’être relaxés par le tribunal correctionnel d’Akbou.
Le procureur de la République qui avait requis de 2 à 5 ans de prison contre ces jeunes a été désavoué par la Justice laquelle a refusé les accusations d’atteinte aux « préceptes de l’islam ».
Pour rappel, ces jeunes avaient été arrêtés fin août par la police dans la localité d’Ighzer Amokrane, à une dizaine de kilomètres d’Akbou, près de Béjaïa alors qu’ils buvaient du café dans un local commercial fermé, selon un de leurs avocats Me Abderrezak Ammar-Khodja.
Ils ont été inculpés, par la suite, d’atteinte aux « préceptes de l’islam », ce qui est punissable de deux à cinq ans d’emprisonnement. A l’ouverture du procès, le procureur a requis « l’application de la loi en vertu de l’article 144 bis 2 du code pénal », ont indiqué des militants de de la Ligue Algérienne de la défense des droits de l’Homme lesquels ont assisté aux travaux de ce procès.
Pour sa part, le collectif d’avocats qui s’est constitué pour la défense de ces jeunes s’est appuyé, nous a-t-on expliqué, sur « l’artice 36 de la Constitution relatif à la liberté de conscience et d’opinion ».
Selon des témoins oculaires, une importante manifestation était organisée, à l’extérieur du tribunal, en présence d’associations de défense des droits de l’Homme, de partis politiques et d’habitants de la région. Les manifestants n’avaient qu’une seule revendication sur la bouche : la liberté pour les huit jeunes inculpés.
Le Tribunal d’Akbou finira ainsi par donner raison aux défenseurs de la Liberté. Les jeunes d’Ighir Amokrane pourront retourner chez eux sans être inquiétés par la Justice. Mais ils garderont, à coup sûr, un souvenir amer de cette mésaventure qui a failli les emmener tout droit en prison.