Les relations entre l’Irak et l’Arabie saoudite sont au plus bas, mais Bagdad n’a pas l’intention de faire un geste de bonne volonté. C’est ce qu’a affirmé jeudi 28 mai le premier ministre irakien, M. Nouri al-Maliki, expliquant sa position par le fait que son » initiative envers ce pays [avait] été interprétée à Ryad comme un signe de faiblesse ».
M. Maliki fait référence au refus du roi Abdallah de le rencontrer, en mai 2007 dans la cité balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, lors d’une conférence internationale. Le dirigeant saoudien l’avait alors accusé « d’incarner les divisions confessionnelles ».
Bastion du sunnisme, l’Arabie saoudite n’a pas digéré de voir les sunnites perdre leur hégémonie au profit de leurs frères ennemis chiites, qui ont pris le pouvoir à la suite de l’invasion conduite par les Etats-Unis en mars 2003, mettant fin à mille quatre cents ans de domination sunnite.
« Il n’y aura pas d’autre intervention de notre part car nous n’avons aucun intérêt à répéter une initiative tant que nous n’aurons pas de signe de l’Arabie saoudite de sa volonté d’avoir de bonnes relations », a prévenu M. Maliki. Si l’Arabie saoudite a rétabli ses relations diplomatiques avec l’Irak en juillet 2004, elle n’a toujours pas envoyé d’ambassadeur à Bagdad.