Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
L’Algérie n’autorisera aucune participation de ses troupes armées à des opérations militaires en dehors de ses frontières.
«Solides, séculaires et exceptionnelles.» C’est en ces termes que le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a qualifié les relations unissant l’Algérie et l’Arabie saoudite.
M.Lamamra a affirmé récemment qu’il n’y avait aucun malentendu entre l’Algérie et le Royaume d’Arabie saoudite. Les relations de l’Algérie avec les pays du Golfe sont «bonnes», a-t-il affirmé avant-hier, «Nos relations avec nos frères des pays du Golfe sont bonnes», a déclaré à la presse M.Lamamra en réponse à une question sur des informations faisant état d’un malentendu entre l’Algérie et l’Arabie saoudite. Il y a quelques jours, la presse algérienne a soulevé un tollé suite à la publication d’un journal saoudien d’une information pour le moins provocante.
Selon Meka, le quotidien saoudien, le gouvernement saoudien accuse l’Algérie, la Corée du Nord, l’Equateur, l’Ethiopie, l’Indonésie, le Myanmar, le Pakistan, la Syrie, la Turquie et le Yémen de ne pas respecter leurs engagements dans le cadre du Groupe d’action financière contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (Gafi). Parmi ces mesures, on cite, entre autres, «le durcissement des conditions d’identification des clients, détermination avec exactitude de l’identité du bénéficiaire, avant toute transaction avec les personnes physiques ou morales dans ces pays».
Il a été également notifié aux institutions financières saoudiennes une mesure à même «d’assurer une mise à jour très rigoureuse des conditions de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, de même que d’entreprendre des mesures de prévention nécessaires pour une meilleure assurance de toutes les transactions avec les pays cités».
A ce titre, le ministère recommande également de «se conformer scrupuleusement aux notes d’avertissement établies par le Gafi, aux résolutions du Conseil de sécurité ou de la commission chargée de l’application du chapitre VII de la Charte des Nations unies en la matière». Enfin, une veille médiatique est recommandée, notamment au niveau «des sites Web des organisations cibles de façon régulière et périodique».
«C’est une tempête dans un verre d’eau sans fondement aucun», a commenté Ramtane Lamamra, soulignant que l’Algérie «a actualisé» ses lois en la matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Il a précisé également que «du point de vue technique, des rapports sont adressés au groupe «Gafi», faisant remarquer que «l’Algérie avait actualisé ses lois et informé les parties concernées». Gafi (Groupe d’action financière) est un organisme intergouvernemental créé en 1989 lors du sommet du groupe des 7 à Paris. Il est chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent à l’échelle internationale. Interrogé, par ailleurs, sur la réunion des chefs d’état-major des pays arabes dimanche dernier en Egypte pour la création d’une force militaire conjointe, M.Lamamra a indiqué que les pays arabes avaient participé avec des délégations qui ont abouti à des résultats, lesquels seront présentés aux gouvernements arabes puis au sommet de la Ligue arabe. «L’Algérie a participé avec une délégation forte qui a eu une contribution positive aux travaux», a-t-il affirmé, ajoutant que la position de principe de l’Algérie fait que «l’adhésion à cette force ne peut être que facultative».
Les dirigeants arabes réunis en mars dernier en sommet à Charm el Cheikh se sont mis d’accord sur le principe de création d’une force militaire arabe conjointe «essentiellement investie des missions d’intervention militaire rapide, à la demande du pays concerné, face aux menaces qui guettent la paix et la sécurité arabes», selon la résolution adoptée par la Ligue arabe.
M.Lamamra, qui avait pris part à la réunion préparatoire du sommet, avait indiqué que l’Algérie «n’autorisera aucune participation de ses troupes armées à des opérations militaires en dehors de ses frontières».