Relations Algéro-Libyennes,Une délégation du CNT attendue à Alger

Relations Algéro-Libyennes,Une délégation du CNT attendue à Alger
relations-algero-libyennesune-delegation-du-cnt-attendue-a-alger.jpg

Mahmoud Jibril, le président du Conseil exécutif du CNT

«La question de la Libye ne doit pas être gérée à travers le prisme quelquefois déformant des déclarations des uns et des autres.»

Les relations algéro-libyennes rentrent, désormais, dans l’ordre. «Une délégation du Conseil national de transition libyen (CNT) effectuera bientôt une visite en Algérie dont le calendrier sera établi prochainement», a déclaré à la presse, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, en marge de l’ouverture d’un atelier de l’ONU sur les changements climatiques, avant de soutenir qu’il a eu, dimanche dernier, un entretien téléphonique avec le président du Conseil exécutif du CNT, Mahmoud Jibril.

«Nous avons convenu qu’une délégation libyenne nous rende visite bientôt», a déclaré M. Medelci. «La question de la Libye ne doit pas être gérée à travers le prisme quelquefois déformant des déclarations des uns et des autres», a relevé le chef de la diplomatie algérienne, allusion aux déclarations de certains membres du CNT sur la position de l’Algérie, lesquels ont accusé l’Algérie d’avoir prêté main forte au régime de Mouamar El Gueddafi.

LG Algérie

Donc, l’Algérie et les rebelles du CNT, désormais au pouvoir en Libye après avoir chassé le dictateur El Gueddafi, ont entretenu des rapports tendus depuis le début de l’insurrection en février 2011. Cela dit, le gouvernement algérien a été accusé maintes fois d’avoir soutenu le colonel El Gueddafi par l’envoi d’armes et de mercenaires, toutefois ces allégations n’ont pas été prouvées.

Néanmoins, du côté algérien, les choses ont été clairement exprimées dès le début de la révolte. L’Algérie a émis des craintes quant aux retombées de la crise libyenne sur la sécurité régionale. Des craintes qui ont été confirmées et justifiées même par les capitales occidentales, impliquées directement dans la crise, notamment à la suite de la circulation massive des armes, lesquelles ont été observées même dans la bande sahélienne.

Par ailleurs, dans sa déclaration à la presse, M. Medelci a, également, fait savoir qu’il faut rester extrêmement concret, pragmatique et fidèle à ses convictions. «Nos convictions, c’est que la Libye est un pays frère et nous devons travailler avec ce pays de manière sincère en tenant compte du fait que pour nous, c’est certainement une priorité», a-t-il tenu à préciser.

Aussi, faut-il signaler que les rencontres et les contacts entre l’Algérie et les nouvelles autorités libyennes ne sont pas au point zéro.

Car, le numéro 2 du Conseil national libyen (CNT) Mahmoud Djibril a rencontré, durant le mois d’août dernier, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, en marge de la réunion de la Ligue arabe au Caire.

D’autant plus que cette rencontre a eu lieu au moment où des déclarations accusatrices ont été proférées par des rebelles anti-algériens. Durant cette rencontre, il convient de rappeler que les deux hommes ont discuté des «derniers développements intervenus en Libye, des conclusions de la dernière réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine consacré à la Libye, ainsi que de la nécessité de préserver l’unité du peuple libyen frère et du retour pressant d’une paix durable à travers une transition pacifique, inclusive et démocratique».

Dans le même sillage, l’Algérie a manifesté, il est utile de le rappeler, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, durant la mi-septembre dernier, «sa volonté de travailler étroitement avec les nouvelles autorités libyennes afin d’asseoir une coopération bilatérale féconde au bénéfice des deux peuples frères et pour favoriser les conditions de la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région».

S’agissant de la fermeture par l’Algérie de ses frontières avec la Libye, le chef de la diplomatie algérienne a été également clair et précis: «Nos frontières avec la Libye ne seront rouvertes que si leur surveillance est également assurée du côté libyen», a-t-il déclaré, il y a à peine quelques jours.