Cette facilitation se traduira prochainement par l’allégement des procédures de demande de visas, la réduction des délais de délivrance et le prolongement de la durée de validité de ce document de circulation à au moins six mois.
Entre l’Algérie et le Royaume-Uni, il n’y a pas que l’affaire Khalifa et les harragas… Les gouvernements des deux pays se penchent, désormais, sur “la dimension humaine” qui doit prochainement se matérialiser par la facilitation des procédures de délivrance des visas, mais aussi de l’extradition mutuelle des émigrants clandestins.
C’est du moins ce qui se profile des propos tenus, hier, par les représentants des gouvernements des deux pays, Belkacem Sahli, secrétaire d’État chargé de la Communauté nationale à l’étranger, et son homologue britannique, Mark Harper, ministre de l’Immigration, lors d’une conférence de presse conjointe animée à l’issue des discussions élargies aux membres des deux délégations. Rappelant l’ambition du gouvernement algérien “à hisser la dimension humaine au même niveau des relations économiques, voire politiques qu’entretient l’Algérie avec ses partenaires européens dont le Royaume-Uni”, M. Sahli a indiqué qu’une commission d’experts évaluera, à l’occasion de cette visite, le mécanisme informel, mis en place il y a six mois, (novembre 2012, à l’occasion de la visite de M. Sahli à Londres), sur les relations humanitaires et consulaires entre les deux pays.
L’objectif, explique-t-il, étant d’œuvrer à faciliter, à l’avenir, la délivrance des visas pour les ressortissants des deux pays.
Il sera question notamment, précise-t-il, d’alléger les procédures de demande de visas, la réduction des délais de délivrance et le prolongement de la durée de validité de ce document de circulation à au moins six mois. “Les Algériens ne sont pas tous des harragas”, a insisté M. Sahli devant l’ouïe attentive de son invité britannique, attestant ainsi, sans le vouloir, de l’amère réalité de ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans notre pays et plus largement dans les pays de la rive sud en général.
“Les Algériens ne sont pas tous des harragas”
L’intention du ministre était bien évidemment de justifier “la bonne foi” de milliers d’Algériens qui aimeraient voyager de manière légale.
M. Sahli en veut pour preuve l’existante de quelque 30 000 Algériens vivant légalement en Angleterre.
Mais, il ne dira jamais comment ces derniers avaient atterri sur le territoire du Royaume-Uni en dépit de la rigueur reconnue au service consulaire britannique accrédité à Alger.
La lutte contre l’émigration clandestine est d’ailleurs l’autre cheval de bataille de la coopération “humaine” entre l’Algérie et le Royaume-Uni. “Nous allons travailler ensemble pour trouver un accord devant faciliter aux deux parties d’extrader mutuellement les immigrants clandestins”, a, en effet, souligné M. Sahli, se félicitant au passage de la bonne volonté affichée par son homologue britannique à l’occasion de cette visite.
En effet, M. Harper s’est montré favorable à étudier toutes les possibilités à même de trouver un meilleur cadre pour faciliter la circulation des personnes entre les deux pays. “Nous œuvrons à trouver un accord, pas seulement pour l’extradition des sans-papiers et autres individus recherchés par l’un de nos pays, mais aussi pour faciliter les procédures d’obtention de visas aux demandeurs légaux. Nous allons aussi encourager les Algériens souhaitant faire des études au Royaume-Uni”, a-t-il rassuré.
Si les deux ministres ont insisté sur la nécessité de trouver un accord pour faciliter l’extradition des immigrants clandestins et autres réfugiés illégaux, dans les deux pays, ils ont, cependant, habilement évité de commenter le dossier Khalifa et son éventuelle extradition.
“Désolé, ce dossier ne relève pas des prérogatives de notre rencontre d’aujourd’hui (hier, ndlr)”, a répondu M. Sahli, à la question de Liberté sur ce sujet précis, arrachant l’acquiescement de son invité du jour.
F A