Pour la secrétaire d’état US aux Affaires étrangères, la présence de son homologue algérien à Washington se justifie par la “relation très importante que les états-Unis entretiennent avec l’Algérie”, dont découle la volonté des deux parties de les raffermir, d’autant plus que Mme Clinton a qualifié d’“extrêmement encourageant”, le programme de réformes algériennes.
Entre Alger et Washington, les voyants sont au vert, si l’on juge par les déclarations faites respectivement lors d’un point de presse mardi dans la capitale américaine par la secrétaire d’état US et son homologue algérien, à l’issue d’une visite de deux jours aux States du ministre algérien.
Ce déplacement aura apparemment permis de rapprocher les positions des deux pays, comme l’indique cette déclaration à l’APS de Mourad Medelci. “Ce qui est retenu principalement de cette visite est la consolidation des relations bilatérales qui sont déjà importantes et qui se développent d’une année à l’autre”. Même son de cloche du côté américain, comme l’a confirmé Hillary Clinton en recevant son homologue algérien au département d’état. “Le ministre Medelci est ici au nom d’une relation très importante que les états-Unis entretiennent avec l’Algérie”. Dans le même ordre d’idées, elle a ajouté que les états-Unis sont “très reconnaissants pour l’excellente coopération” dont ils ont bénéficié de l’Algérie en matière de lutte contre ce fléau et de sécurité.
De son côté, Mourad Medelci a indiqué que “cette visite s’inscrit dans le cadre de la régularité des consultations entre l’Algérie et les états-Unis, qui ont donné également l’occasion à plusieurs responsables américains d’effectuer fréquemment des visites en Algérie”.
Il révélera au passage qu’une première visite en Algérie de Mme Clinton est prévue au cours de l’année 2011, tout en soulignant “les efforts engagés par l’Algérie et les états-Unis afin de développer la coopération dans les domaines aussi importants que la lutte contre le terrorisme”. Le chef de la diplomatie algérienne affirmera que sa présence aux états-Unis aura permis de traiter les dossiers de la coopération bilatérale et qu’il “a été également donné la priorité, par les deux parties, à la coopération économique et universitaire, deux créneaux qui se développent d’une manière satisfaisante et qui devraient pouvoir évoluer davantage à l’avenir” grâce à des “mécanismes de renforcement de cette coopération”. Profitant de l’opportunité de son séjour américain, Mourad Medelci a donné à Hillary Clinton un aperçu général sur la situation en Algérie et explicité le contenu des réformes annoncées par le président Abdelaziz Bouteflika le 15 avril dernier, dont les objectifs et le calendrier ont été précisés lundi lors d’un Conseil des ministres.
En prenant connaissance des détails de ce vaste programme de réformes, la secrétaire d’état US l’a considéré comme “extrêmement encourageant”, indiquera M. Medelci. La situation prévalant dans plusieurs pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord a été également au menu des entretiens des deux ministres.
à ce sujet, les deux parties ont exprimé les “mêmes préoccupations à l’égard de la situation en Libye” et qu’ils ont relevé qu’il était “absolument nécessaire qu’un cessez-le-feu soit décidé le plus rapidement possible par l’ensemble des parties concernées”, affirmera le chef de la diplomatie algérienne, qui ajoutera précisera que le but est de permettre qu’une “solution politique répondant aux aspirations légitimes du peuple libyen puisse se développer et permettre une solution finale à cette crise”.
Au sujet des relations entre l’Algérie et les autres pays maghrébins abordées par les deux responsables, il dira que “la Tunisie est en phase de transition que nous soutenons, et le Maroc avec lequel l’Algérie a, depuis plusieurs mois, abordé les questions de coopération bilatérale sous un angle pragmatique”. Concernant le Maroc, M. Medelci déclarera que les ministres algériens et marocains de plusieurs secteurs vont devoir, et ont commencé à le faire, “développer une coopération qui peut apporter ses fruits et qui peut, donc, contribuer à la normalisation des rapports sur le plan bilatéral”.
Sur la question du Sahara occidental, le ministre a fait savoir que lui et Mme Clinton ont “convenu que le devenir de ce dossier soit entre les mains de l’ONU et qu’ils devront encourager et continuer à le faire”, rappelant que l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, avait formulé l’espoir que l’année 2011 puisse effectivement enregistrer une reprise des négociations officielles entre les le Front Polisario et le Maroc.
Mourad Medelci insistera sur le fait que la question du Sahara occidental a été évoquée avec son homologue américaine “sous l’angle de notre conviction qu’il fallait, maintenant, que les deux parties puissent diligenter plus d’efforts pour aboutir, sous l’égide des Nations unies, à une solution le plus tôt possible”.