Le diplomate américain n’hésite pas à suggérer le transfert technologique, «une vision positive sur laquelle les deux pays doivent travailler», insiste-t-il.
Le développement du partenariat algéro-américain ne fait aucun doute, si l’on se réfère aux constats du sous-secrétaire d’Etat américain en charge des Affaires politiques, Thomas Shannon. L’officiel US, dont les propos ont été rapportés par l’APS donne la nette impression d’être très enthousiaste quant à l’avenir des relations entre l’Algérie et son pays. D’abord au plan sécuritaire, M.Shannon qualifie l’Algérie de «partenaire majeur», qui «a une expérience, qui est très pertinente par rapport aux pays du Moyen-Orient et du Maghreb qui actuellement sont en train de travailler pour contrer le djihadisme». Une appréciation sans nuance où le haut fonctionnaire américain semble apprécier à sa juste valeur la victoire de l’Algérie contre le terrorisme.
A le croire, cela ouvre des perspectives intéressantes quant à la coopération sécuritaire entre les deux pays. L’intérêt des Américains est d’autant plus grand que l’Algérie a «montré un grand courage et des objectifs dans sa lutte contre le djihadisme en sécurisant l’Etat et les citoyens. Nous estimons que nous avons beaucoup à apprendre de cette expérience» a-t-il dit. Visiblement impressionné par le travail effectué par les Algériens dans la gestion sécuritaire des années 1990, l’adjoint de John Kerry positive grandement la coopération sécuritaire algéro-américaine, estimant qu’elle «est en mouvement, elle est tout le temps en progression». Cela dénote de l’intensité de rapports qui semble bien plus profonds que l’on peut supposer. En tout cas, le diplomate américain n’hésite pas à suggérer le transfert technologique, «une vision positive sur laquelle les deux pays doivent travailler», insiste-t-il. Lorsque les Américains parlent aussi ouvertement de transfert technologique, c’est qu’une importante phase a été franchie.
Et celle-ci n’est pas seulement sécuritaire, à croire Thomas Shannon qui parle avec la même conviction d’un soutien américain à la diversification économique de l’Algérie. Le haut fonctionnaire évoque le développement des investissements américains ce qui constitue une sérieuse avancée dans le discours américain, même si cette option figure en tête de liste du Conseil d’affaires algéro-américain, du reste assez actif. Mais une caution politique vaut tout de même son pesant d’or.
Laquelle caution fait suite à «une discussion active» que le diplomate US dit avoir eue avec les autorités algériennes. Il en est sorti avec une autre conviction, que l’Algérie dispose d’un potentiel économique fort, d’importantes réserves de pétrole et de gaz, ainsi que «d’un secteur manufacturier pouvant constituer une plateforme attractive de production et d’exportation vers l’Europe». Si les Etats- Unis trouvent leur intérêt dans la proximité de l’Algérie avec l’Europe, cela veut dire qu’une importante manche dans les efforts pour convaincre les USA d’investir est déjà gagnée. Cette raison précisément amène Thomas Shannon à estimer que le transfert de la technologie viendra avec les investissements directs étrangers qui vont aider l’Algérie à l’acquérir.
Cela au plan économique. quant à la dimension régionale des relations entre les deux pays, le diplomates US reconnaît la justesse de la vision algérienne sur le dossier libyen et affirme que son pays s’aligne sur les positions d’Alger évitant toute intervention militaire unilatérale. Le soutien au gouvernement libyen d’union nationale constitue la norme pour le règlement du conflit dans ce pays. Rappelons enfin que Thomas Shannon a séjourné à Alger, le mois de février dernier. Il a eu des entretiens avec des responsables algériens de la lutte antiterroriste et du développement des investissements.