Tensions Algérie – Espagne : quel impact sur les échanges économiques ?

Tensions Algérie – Espagne : quel impact sur les échanges économiques ?

Depuis quelques semaines, les relations entre l’Algérie et l’Espagne sont loin d’être ce qu’elles étaient avant que le gouvernement espagnol ne prenne position en faveur du Maroc concernant le dossier du Sahara Occidental. Ce qui, on peut dire, a marqué négativement les relations entre Madrid et Alger, surtout sur le plan économique.

La première répercussion et pas des moindres pour le côté espagnol, est celle de revoir les prix du gaz à la hausse du côté algérien. En effet le conflit diplomatique s’est soldé par la décision d’Alger de revoir les prix de vente du gaz à l’Espagne.

L’Espagne voit d’un mauvais œil le nouvel accord entre l’Italie et l’Algérie, qui vise à augmenter le niveau de transfert du gaz, ce qui signifierait « la fin » de son projet de devenir un hub énergétique pour desservir l’Europe.

Le prix du GNL arrivant par méthaniers est par définition plus cher que le gaz exporté via gazoduc comme le Medgaz reliant l’Algérie à l’Espagne. Car il est à noter que l’Espagne a acheté en février 2022, 32% de ses besoins en gaz américain et 21% du Nigeria.

Selon le média espagnol Okdiario, des « problèmes techniques empêcheraient l’envoi des quantités de gaz convenues par le contrat via Medgaz ». Ce même média cite des sources qui « reprocheraient à la partie algérienne d’invoquer des soucis techniques pour ne pas envoyer les quantités suffisantes de gaz, alors qu’il était convenu d’augmenter le flux de gaz, depuis la fermeture en octobre dernier de la liaison du GME passant par le territoire marocain ».

Toujours selon Okdiario, l’Espagne a « reçu en février 8801 GWh d’Algérie et pas un seul navire de gaz liquéfié n’est arrivé aux usines de regazéification… Le chiffre est inférieur à celui arrivé en janvier et ne représente que 23% du total, un chiffre inférieur aux 45% avant la fermeture du gazoduc GME ».

Après le gaz, le secteur agricole touché par la crise algéro-espagnole

L’agriculture, un autre secteur en Espagne qui se voit subir de plein fouet les positions du gouvernement espagnol, le marché algérien serait fermé aux agriculteurs et opérateurs commerciaux espagnols. D’autres médias de ce pays du sud de l’Europe rapportent que les agriculteurs espagnols ont dû baisser de 20 à 30 euros le prix du bétail sur le marché intérieur à cause de la fermeture du marché algérien à leurs produits. Il est à noter que l’Algérie représente l’un des premiers marchés du bœuf espagnol, en achetant près de 20 000 tonnes par an.

« Quelques jours après l’annonce du soutien de l’Espagne à l’initiative marocaine d’autonomie du Sahara, l’Algérie a d’abord fermé son marché au bœuf espagnol, puis progressivement, à tous les produits agricoles et commerciaux », selon des médias espagnols.