Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’UGTA, a appelé jeudi à la tenue de la conférence nationale de la production industrielle locale. Cette rencontre vise, selon lui, à «redresser l’industrie nationale en faisant un point de la situation sur l’état actuel du secteur, en cernant les problèmes et les lacunes posés pour trouver les mécanismes de sa relance».
Lors de son intervention à la rencontre tripartite tenue jeudi à Alger, le patron de la Centrale syndicale a rappelé les 15 propositions qu’avait, de tout temps, défendues l’UGTA dans le cadre de la relance de la production nationale et de la croissance économique. Abdelmadjid Sidi Saïd a considéré que «le redressement de l’industrie nationale constitue une action prioritaire et durable».
Cela peut se faire à travers «l’actualisation de l’instruction de janvier 1997 sur la promotion de la production nationale, la relance du crédit à la consommation pour les produits fabriqués localement, l’interdiction des produits importés existants en Algérie, l’instauration de taxes lourdes à l’importation, l’allégement de dispositions d’importation de la matière première destinée à la production locale et la création de grands espaces de commercialisation des produits locaux».
Il a demandé la révision du code des marchés publics de façon à «favoriser l’entreprise algérienne là où elle est performante». Il a appelé à la création d’un observatoire du commerce pour «lutter contre la chaîne des mandataires, réguler le marché et maîtriser le circuit de commercialisation des produits». Pour l’UGTA, la favorisation de la production nationale passe par «l’encouragement de l’exportation des produits algériens et par la substitution aux importations à travers la mise en place d’une souplesse pour l’octroi des financements de la part des banques».
L’objectif du gouvernement se réalise également à travers «une politique de développement de la PME, l’amélioration de la relation entre les entreprises publiques-publique et publique-privée ainsi que la levée des contraintes administratives». «La relation entre les entreprises est un véritable tabou qu’il faut lever», a-t-il dit.
«Les dirigeants de ces unités n’ont même pas le droit de s’afficher et de se parler de crainte de leur coller l’étiquette de corruption et de favoritisme alors qu’il y a des lois qui gèrent les relations et les marchés», a-t-il indiqué. Pour Sidi Saïd, le secteur économique ne peut pas rester isolé de la précieuse contribution des secteurs de la recherche et de la formation professionnelle.
Il a appelé à l’exploitation des réseaux routiers et à la dépénalisation de l’acte de gestion, s’interrogeant sur la finalité des accords d’échange signés par l’Algérie avec l’UE et l’OMC. «Finalement, qu’est ce que nous avons gagné de l’accord avec l’UE ?» dit-il.
Après avoir écouté toutes ces propositions, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a appelé les opérateurs «à dépasser le sentiment de méfiance». «Moi, je reste optimiste. Il y a une reprise de l’activité économique en Algérie, à nous de la bonifier. Il est temps maintenant de passer à la vitesse supérieure pour atteindre nos objectifs», a-t-il dit.
Nouria Bourihane