Les pouvoirs publics devront prendre prochainement d’importantes décisions concernant la promotion et la protection de la production locale. Nous avons appris que 140 propositions ont été formulées par les différents opérateurs économiques et autres organismes publics concernés visant à redonner au tissu industriel et économique sa véritable dynamique.
Ces propositions ont été faites récemment lors de la dernière réunion tenue au siège du ministère de la PME, de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement à l’occasion de l’examen des conclusions du groupe de travail sur la promotion de la production nationale installé à l’issue de la tripartite de mai 2011.
Ces propositions s’articulent autour de trois facteurs «d’urgence». Il a été question de la remise en place du crédit à la consommation pour les produits fabriqués localement, une proposition faite et défendue par la Centrale syndicale, l’introduction de nouvelles taxes sur les produits importés à 100% de l’étranger, ainsi que le contrôle des prix des produits agricoles.
Le groupe de travail a soulevé l’épineuse équation difficile à expliquer et à résoudre concernant l’abondance des produits agricoles et la cherté de leurs prix. Cette situation est observée depuis plusieurs mois en dépit de la mise en place de plusieurs dispositifs susceptibles de gérer l’offre et la demande.
Il est question notamment du «Syrpalac» visant à stocker les produits et les mettre sur le marché en vue de stopper la spéculation et les pénuries.
La gestion des prix n’a jamais été résolue, laissant le consommateur dans une situation d’embarras. Les prix restent très élevés alors que les marchés sont approvisionnés en quantités suffisantes.
Le gouvernement va se prononcer sur ces questions en mars à l’occasion de la tenue de la tripartite sous forme d’une réunion d’évaluation trimestrielle. A noter que ces mesures vont être approuvées en perspective de faire face au climat de récession que connaît le monde après la crise économique de l’année passée.
Bilan du rééchelonnement fin janvier
Le dossier de rééchelonnement de la dette des entreprises privées se poursuit. Un délai supplémentaire d’un mois, prolongeant ainsi la date butoir avancée par les pouvoirs publics au 28 janvier prochain, a été accordé aux entreprises pour s’inscrire dans ce dispositif.
«Ce délai est destiné aux entreprises qui ne sont pas encore informées et celles qui ont l’intention d’en bénéficier afin de prendre une décision après avoir pris connaissance des conditions d’éligibilité, dont l’établissement d’un plan de redressement ainsi que l’étude des dossiers au cas par cas au niveau des banques.
Cela leur permet de se positionner définitivement», explique Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (Abef).
Il affirme que le bilan définitif de ce dispositif n’a pas été encore arrêté. «Ce que je peux affirmer, c’est que plusieurs centaines d’entreprises ont exprimé leur volonté d’adhérer à cette démarche pour bénéficier de ce rééchelonnement, le premier du genre en Algérie».
Selon lui, il s’agit là «d’un important plan de sauvegarde des entreprises privées algériennes à long terme, qui permet à la PME privée d’être assainie et de reprendre la viabilité commerciale dans 2 ou 3 ans afin de reconquérir sa part de marché vu que les entreprises concernées par l’effacement de la dette sont celles souffrant d’un surendettement surdimensionné comparativement à leur capacité et à leur taille», a-t-il expliqué,
soulignant que les opérations menées par le passé n’ont pas pris cette grande envergure et se limitaient au traitement restreint de quelques dossiers entre la banque et ses clients.
La mise en place de ce processus engagé depuis mai dernier a connu des développements. Après la réticence observée au niveau des agences bancaires locales, qui refusaient de recevoir tous les dossiers sous prétexte qu’ils ne répondent pas aux critères retenus par le gouvernement, l’opération semble avoir une meilleure gestion depuis que les opérateurs ont dénoncé «cette façon de faire des agences bancaires».
Cela a donné lieu à des changements marqués par le traitement exclusif des dossiers par le comité de crédit de chaque banque qui tranche et décide de la solvabilité ou non de l’entreprise.
«Actuellement, ce travail fait partie des tâches quotidiennes de la banque. C’est devenu un segment important auquel elle accorde de l’importance», dira M. Benkhalfa.
A propos de la présentation de ce dossier pour évaluation lors de la prochaine tripartite prévue en mars prochain, le délégué de l’Abef dira que «c’est aux pouvoirs publics de décider». Selon lui, le bilan de cette opération sera arrêté d’ici la fin du mois en cours.
N. B