C’est pratiquement fait. Le crédit à la consommation prendra effet à partir du début d’octobre prochain. La centrale de gestion des risques étant installée et opérationnelle depuis la mi-septembre, le gouvernement semble résolu, après une période de doutes, à refaire cette expérience susceptible d’amortir le poids de la crise économique sur les ménages.
En effet, la relance du crédit à la consommation, effectif tel que promis par les pouvoirs publics, est une arme à double tranchant. Si, en apparence, cela permettra de booster la production nationale et doter les banques de liquidités financières, il n’en demeure pas moins qu’il risque de générer un surendettement des ménages algériens, dont le pouvoir d’achat se lamine chaque jour un peu plus à mesure que la crise économique s’aggrave.
Pis encore, les sommes d’argent que le gouvernement ambitionne de capter à travers la relance du crédit à la consommation, à l’instar des autres mesures dictées par la crise, risquent de se heurter au défaut de paiement en cette conjoncture économique incertaine.
Autrement dit, des experts et autres observateurs redoutent que le crédit à la consommation ne viderait les caisses des banques à défaut de les renflouer. D’autres, plus sceptiques, assimilent cette option de relance du crédit à la consommation de simple cadeau offert au constructeur automobile français, Renault, en ce sens qu’elle facilitera l’écoulement de la Symbol algérienne.
Cependant, les pouvoirs publics semblent prendre des précautions avant le lancement du crédit à la consommation, en installant notamment la centrale de gestion des risques, dont le rôle principal consiste justement à avaliser les demandes à ce genre de crédit et définir les propriétaires éligibles.
Le projet relatif à cet outil d’aide à la gestion des risques de crédits par les banques de la place a été achevé à l’issue de 12 mois de travaux conduits par une équipe composée de cadres de la Banque d’Algérie avec une assistance technique de la Banque mondiale, a indiqué Mohamed Boussaba, chef du projet (Crem) à la Banque d’Algérie. Cet outil qui assure une gestion interbancaire des risques de crédits intègre dans son système tous les prêts contractés et les données relatives à la clientèle y compris les défauts de paiement.
Selon M. Boussaba, le nouvel outil de gestion des risques de crédits devra entamer ses opérations de contrôle et de traitement en temps réel des demandes de crédits à partir d’octobre prochain après la réception et l’intégration, le 30 septembre, des données mensuelles des banques sur leurs clientèles.
Il appartient donc aux pouvoirs publics et aux instances dûment accréditées pour superviser et contrôler ce grand retour du crédit à la consommation de bien négocier cet engagement, à même d’apporter un certain confort pour l’Algérien de petite condition de façon à le prémunir de l’inflation, mais aussi et surtout redresser, un tant soit peu, les équilibres financiers du pays gravement affectés par la crise pétrolière. Aussi faudrait-il prévenir toutes formes de fraude et de malversations dans le traitement des opérations de ces crédits.
M. A. C.