La relance de l’industrie nationale requiert la mise en place d’un plan d’urgence, a estimé mercredi à Alger, Mme Nacéra Haddad, membre du Conseil exécutif du Forum des chefs d’entreprises (FCE).
Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Mme Nacéra Haddad a plaidé pour la mise en place de véritables task-force pour chaque filière d’activité en vue de définir une stratégie de relance de l’industrie nationale. « Si l’on veut concrétiser à moyen terme l’objectif de l’émergence, il faut remobiliser les compétences nationales.
L’Algérie a encore la chance de disposer de cadres qualifiés et expérimentés (ingénieurs, polytechniciens) auxquels on doit impérativement faire appel », a-t-elle soutenu. Saluant les orientations affichées par le gouvernement en faveur d’une économie diversifiée, la représentante du FCE a cependant déploré que les choix définis au niveau politique tardent à connaître une traduction concrète sur le terrain.
« Nous attendons de voir les mesures opérationnelles susceptible de créer une rupture véritable dans le comportement de l’administration », at- elle précisé, tout en soulignant « l’urgence de lever les blocages administratifs entravant l’essor de l’entreprise. Appelant le gouvernement à oeuvrer pour l’instauration d’une culture de l’évaluation, Mme Haddad a exprimé sa satisfaction quant à la disponibilité affichée par les pouvoirs publics pour le dialogue et la concertation.
Evoquant le développement des PME, Mme Haddad a rappelé que cette catégorie d’entreprises est constituée à 90 % de TPE (Très petites entreprises), préconisant des mesures de facilitation à leur égard (exonérations fiscales, réduction de l’endettement..). « L’administration doit sortir du contrôle à priori et aller vers une démarche de contrôle à posteriori », a-t-elle soutenu.
Au titre des entraves à la densification du tissu des entreprises à travers le territoire national, Mme Nacéra Haddad a relevé, par ailleurs, le déficit de transparence dans l’accès aux assiettes foncières à travers le dispositif du Calpiref. « Les opérateurs sont découragés par des procédures excessivement lourdes et les critères d’accès aux terrains industriels ne sont pas clairement affichés « , a-t-elle ainsi déploré.
Abordant la gestion de l’investissement au niveau des collectivités locales, la représentante du FCE a exprimé le voeu d’un changement dans la mentalité des responsables locaux. « Le wali devrait être un chef marketing pour le territoire de sa wilaya », a-t-elle estimé. Mme Haddad a souhaité, par ailleurs, voir l’initiative privée et la libre entreprise consacrées dans la loi fondamentale, au même titre que le principe de non discrimination entre secteur public et privé.
Farid D.