«La production nationale doit devenir une source de croissance, et notre marché ne peut pas rester un simple aspirateur d’importations ». C’est ce qu’a déclaré hier Mohamed Benmeradi, ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement.
Et ce d’autant, indiquera le ministre, qui s’exprimait lors du lancement d’un premier cycle d’ateliers, consacré à la gestion des connaissances au sein des entreprises industrielles, en collaboration avec des experts de l’Organisation internationale du travail (OIT), que le secteur industriel national recèle un potentiel de croissance non négligeable. Un potentiel à même donc de réduire les importations et revaloriser son rôle dans le développement de l’économie nationale. M. Benmeradi dévoilera à cette occasion, les défis que son département veut relever d’ici à 2014. La revalorisation de la part de l’industrie dans le produit intérieur brut (PIB), l’augmentation de la production des secteurs industriels, la création de 200 000 PME et la mise à niveau de 20 000 autres. Selon le ministre, l’atteinte de ces objectifs sur les plans qualitatif et quantitatif devrait permettre au secteur de l’industrie de « prendre le relais des investissements financés par l’Etat et assurer l’essentiel de la croissance de notre économie ». A cet effet, le ministre a appelé les entreprises algériennes à mettre en place les systèmes organisationnels et les dispositifs idoines qui « contribueront à améliorer leurs performances et à participer ainsi à la diversification de l’économie nationale ». A cet égard, le ministre a réaffirmé la volonté de son département d’accompagner les entreprises dans leurs actions de mise à niveau, que cela soit dans les domaines technologique et technique que dans les champs encore peu explorés des modèles d’organisation et de gestion de l’information et des savoirs qui structurent l’appropriation des technologies et de l’innovation. « La question pour nos entreprises ne se pose pas simplement et au demeurant en termes de recrutement de personnels qualifiés », a-t-il estimé. « Elle se pose également dans la transmission des savoirs accumulée et acquis par tous les personnels de l’entreprise et qui ne figurent dans aucun manuel ni dans aucune procédure », a ajouté le ministre. Il a souligné dans ce sillage que « les résultats attendus de cette action de formation et de sensibilisation sont de jeter les bases permettant de mettre en place, au sein de nos entreprises, les dispositifs qui assurent la capitalisation des connaissances et leur partage permanent entre toutes les strates de l’entreprise ». Il est à noter que ce séminaire a pour objectif de sensibiliser à la mise en place au sein des entreprises, des dispositifs de management des connaissances afin de permettre leur transfert aux nouvelles recrues dans le but d’améliorer ou de garder le niveau de compétitivité de l’entreprises. Pour M. Benmeradi, l’enjeu est aussi de « placer l’élément humain au centre de la gestion de l’entreprise ».
Soulignant l’importance des dispositifs qui concourent à donner plus de transparence et d’efficacité à la gestion des entreprises, le ministre a indiqué qu’un « code de gouvernance » de l’entreprise a été élaboré par le ministère et fera l’objet d’une large diffusion.
Par ailleurs, le ministre a relevé que plusieurs programmes seront lancés prochainement pour booster l’entreprise, en particulier la promotion des dispositifs qui concourent à donner plus de transparence et d’efficacité dans la gestion des entreprises et notamment la transparence de la relation de l’entreprise avec son environnement économique.

Il est prévu aussi l’implantation de cellule de veille, dans une premièrere phase, au sein de 12 grandes entreprises publiques et la mise en place de dispositifs d’efficacité énergétique au sein de deux projets au niveau des cimenteries du groupe GICA.
Cette journée a regroupé une quarantaine de représentants d’entreprises industrielles, de Sociétés de gestion des participations, d’instituts de formation et de recherche et d’organisations patronales.
Makhlouf Ait Ziane
————————
Management des connaissances
L’OIT met en place un « plan pays »
Interrogée sur la participation de l’OIT à cet atelier, Mme Maria Crisetti-Largilière, directrice du bureau de l’Organisation à Alger, a relevé que cette collaboration avec l’Algérie « vise à mettre en place des dispositifs sur le management de connaissances afin de permettre leur transfert aux nouvelles recrues, dans le but de garder le niveau de compétitivité de l’entreprise ». Plusieurs ministères ont manifesté l’intention de col- laborer avec l’OIT pour identifier « les outils de gestion des connaissances en direction des entrepri-ses et des différentes institutions», a-t-elle précisé.
Dans ce cadre, un « plan pays » sera finalisé avec la collaboration de trois parties (employeurs, employés et gouvernement), afin d’améliorer la relation entre la formation, la gestion des con-naissances et la per- formance du travail dans l’entreprise », a-t-elle expliqué.