Les corps communs de l’Education ne comptent pas seulement «paralyser» les écoles cette fois-ci, mais la répression et l’intimidation qui leur ont été réservées lors de leur rassemblement d’avant-hier les ont poussés à durcir le ton de la protestation.
En grève depuis le début de l’année, la corporation des corps communs de l’Education ne décolère pas et compte poursuivre son mouvement jusqu’à satisfaction de ses doléances. Les corps communs de l’Education ne comptent pas seulement «paralyser» les écoles cette fois-ci, mais la répression et l’intimidation qui leur ont été réservées lors de leur rassemblement d’avant-hier les a poussé à durcir le ton de la protestation. C’est ce que nous a expliqué Abdelhakim Aït Hamouda, chargé de la communication du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE).
Notre interlocuteur exprimera son regret au sujet de la façon dont ont été malmenés les professionnels et les corps communs suite à leur rassemblement devant l’annexe du ministère de l’Education. Il y a lieu de rappeler que la répression à laquelle a eu droit le rassemblement des corps communs dans la journée d’avant-hier a suscité une grande colère auprès des manifestants d’autant qu’ils ont été conduits brutalement par les forces de l’ordre et embarqués dans des bus vers la gare routière. Les centaines d’employés du secteur venant exprimer leur ras-le-bol quant à leur situation socioprofessionnelle dégradée ont été appelés, violemment, à la dispersion. Le dispositif sécuritaire déployé aussi à cette même occasion avait arrêté plusieurs dizaines de protestataires. Les manifestants arrêtés ont été conduits, lundi, à travers les commissariats de police d’Alger et ont été libérés mardi matin, explique notre interlocuteur. Revenant sur les actions à mener prochainement pour faire valoir les doléances des corps communs de la corporation, le chargé de la communication de la Snte annoncera que d’autres actions plus fortes auront lieu dans la capitale incessamment. Il expliquera en outre que la tutelle ne prend pas cette protestation en compte par rapport à la non-adhésion des corps communs de la capitale à cette grève. Mais si la capitale n’est pas touchée par cette paralysie, cela ne signifie pas que les professionnels et les corps communs de l’Education jouissent de leurs droits, ajoute Aït Hamouda. Par ailleurs, c’est la marginalisation de ces employés qui est à l’origine de leur colère. Les corps communs de l’Education insistent notamment sur leur intégration dans le secteur de l’Education. Une chose que le ministre Benbouzid a longtemps rejeté, justifiant son niet par le fait que cette corporation relève de la Fonction publique. Les augmentation des salaires figurent également en tête de liste de la plate-forme des doléances des protestataires. Les salaires de ces employés se situent entre 13 000 et 18 000 Da. Les employés grévistes dénoncent des conditions de travail et de vie lamentables ainsi que le mutisme de la tutelle qui ne montre aucune volonté pour prendre en charge leurs préoccupations.
Par Yasmine Ayadi