Le FFS pas sûr d’aboutir à un résultat probant
«Même si la conférence n’aura pas lieu, on aura au moins réussi à discuter entre partis politiques.»
Snobé par les partis au pouvoir et rejeté par l’opposition, le FFS peine à vendre son initiative. Même si le FLN en proie à une crise organique et de légitimité, a exprimé son «adhésion» à l’initiative du FFS pour la tenue d’une conférence nationale. En revanche, il adopte une posture d’attentisme avant d’arrêter une décision. Interrogé lors de son dernier conclave avec les mouhafedhs, Saâdani dira: «Le FFS qui poursuit sa mission est un parti avec lequel on partage des principes. La deuxième rencontre n’est pas encore prévue. Quand on se réunira avec le FFS on reparlera encore de son initiative.»
Le RND, de son côté, ne montre aucun empressement et n’affiche aucune adhésion franche à la collaboration avec le vieux parti de l’opposition. Cette formation dont l’ex-secrétaire général Ahmed Ouyahia a remis la synthèse de ses consultations sur la révision de la Constitution au président de la République, prend tout son temps avant d’exprimer sa position sur sa participation, ou non, à la conférence du consensus national proposée par le FFS. Lors de la rencontre tenue à Hassi Messaoud avec les élus des wilayas du sud du pays, Bensalah a souligné, à ce propos, que «la tradition politique au RND consiste à prendre le temps qu’il faut avant de trancher définitivement sur sa position».
Il s’agit aussi, selon lui, «de s’assurer que la proposition qui lui a été soumise tend vers l’aspiration du maintien de la stabilité et l’appui de la légitimité et le renforcement de l’unité nationale». «On a félicité le FFS quant à son initiative, mais on ne croit pas qu’une seule rencontre suffirait à épuiser tous les thèmes proposés.» Dans ce sillage, contrairement à l’idée de feuille blanche du FFS qui mène ses rencontres sans fixer ni l’ordre du jour ni le calendrier, le RND conditionne sa participation au dialogue par la détermination préalable de l’ordre du jour. Il est clair que ce parti défend les consultations de Ahmed Ouyahia, membre de son actuel secrétariat national.
Ce dernier est apparu pour la première fois avant-hier au côté du président de la République, lors de l’audience pour la remise des lettres de créance accréditant les ambassadeurs de Palestine, du Mali, du Soudan et du Royaume des Pays-Bas. D’un autre côté, l’opposition qui accuse le FFS de parasiter sa démarche, annoncera aujourd’hui son rejet commun et catégorique de la conférence de reconstruction du consensus que veut organiser le parti de Aït Ahmed.
La décision finale sera prise lors de la réunion de la Cnltd, prévue aujourd’hui au siège du MSP. Dans un communiqué rendu public précédemment, les membres de cette Coordination accusent le FFS «de sous-traiter pour le pouvoir dans l’objectif de renforcer le consensus interne du régime, dont l’échec des consultations autour de la Constitution, est avéré». «Devant ce contexte la Cnltd met en garde la classe politique contre ces manoeuvres et l’exhorte à préserver son capital militant qu’elle a acquis lors de la conférence de Mazafran.»
Par ailleurs, le FFS qui n’était pas sûr d’aboutir à un résultat probant, a déclaré lors du lancement de son initiative par la voix du chef de sa délégation, Mohand Amokrane Chérifi, que même si la conférence n’aura pas lieu, on aura, au moins, réussi à discuter entre partis politiques. Enfin la multiplication des initiatives de sortie de crise, le manque de confiance entre partis politiques, mis à rude épreuve, l’avènement d’une opposition capable de construire un rapport de forces et d’un contre-pouvoir, selon les observateurs de la scène politique, tout cela fait que le paysage politique est parsemé d’une multitude de propositions de sortie de crise. La dernière en date est celle du parti microscopique d’un transfuge du MSP, Ahmed Dan, qui compte faire appel aux zaouïas et mosquées pour ébruiter sa proposition.