Par la voix du P-dg de la compagnie aérienne nationale, l’Algérie réitère son rejet de la taxe carbone imposée par l’Union européenne à toutes les compagnies survolant son espace aérien. Les pays arabes prenant part à la 45e Assemblée générale de l’Organisation des transporteurs aériens arabes (AACO) s’alignent sur sa position en attendant l’arbitrage de l’IATA.
Les travaux de l’Organisation des transporteurs aériens arabes ont donné l’occasion à l’Algérie de réaffirmer son opposition à la décision de l’UE d’introduire une taxe applicable à toutes les compagnies. Mohamed Seghir Boultif, s’exprimant lors de l’ouverture des travaux de l’AACO, n’a ni plus ni moins appelé l’Union européenne à mettre fin à une mesure qui, dit-il, a été prise de manière unilatérale et en contradiction avec la réglementation régissant le transport aérien international et avec le respect de la souveraineté des pays. Une position que partagent les compagnies des pays arabes prenant part aux travaux de l’organisation. Son secrétaire général, Abdelouahab Toufaha, affirmait hier qu’il soutenait la démarche de l’Algérie. Il considère qu’en imposant la taxe carbone, l’UE portait atteinte à la souveraineté des pays et violait la réglementation régissant le transport aérien dans le monde. «Sachant que l’UE est une organisation politique, il revient donc aux gouvernements de réagir et de contester ces mesures et décisions d’ordre international. Les compagnies aériennes commerciales vont suivre après. Même si les positions des Etats ne sont pas toutes claires, il est bon de savoir qu’il existe un consensus international sur la non-conformité de cette mesure européenne», estime-t-il. Commentant les arguments liés à la protection de l’environnement développés par l’UE, le secrétaire général de AACO a affirmé que les compagnies aériennes membres étaient en mesure de prendre leurs responsabilités en matière de protection de l’environnement. D’ailleurs, un arbitrage a été sollicité, notamment par l’Algérie, auprès de l’IATA afin de démontrer le caractère arbitraire de cette mesure. Une action concertée qui doit ouvrir la voie à une plus grande coopération. C’est d’ailleurs le vœu du P-dg d’Air Algérie qui espère une coopération plus efficace entre compagnies pour faire face à un environnement de plus en plus concurrentiel auquel il faut faire face avec des décisions concrètes qui puissent permettre une amélioration des services aéroportuaires, comme la maintenance et une réduction de leurs prix. Les travaux de la 45e Assemblée générale de l’AACO doivent, à cet égard, offrir l’opportunité aux pays membres de trouver les meilleures voies et moyens pour arriver à mieux défendre leurs parts de marché au niveau international. Des solutions qui ne peuvent être identifiées sans volonté politique, affirme le secrétaire général de l’AACO, Abdelouahab Toufaha, qui affirme que le développement du transport aérien dans les pays arabes «exigeait une volonté politique de la part des Etats».
Il estime prématuré de parler de bloc de compagnies aériennes arabes selon le modèle européen où les compagnies détiennent 25% du marché mondial tandis que la part de marché des compagnies aériennes arabes est passée de 3% en 2001 à plus de 10% en 2011. Une progression tant au plan domestique qu’à l’international en dépit des turbulences traversées par certains pays arabes. Les travaux de l’Assemblée générale de l’Organisation des transporteurs aériens arabes qui se sont poursuivis hier à huis clos prendront fin aujourd’hui.
N. I.