La décision prise par le conseil des ministres instituant des licences d’importation afin de protéger la production nationale a été reçue avec grande satisfaction de la part des économistes et des opérateurs.
Ainsi, à ce propos, l’expert et consultant international Abdelmalek Serrai, a indiqué dans une déclaration à L’Éconews que « c’est une décision qui vise à opérer une sélection des produits qui doivent être importés ». Cependant, « nous ne savons pas quelle sera la méthode qui sera adoptée pour sa mise en application, ni le model qui sera choisi » a-t-il ajouté.
Voulant attirer l’attention des pouvoirs publics, M. Serrai, a affirmé que cette mesure « ne devrait pas être un autre handicap bureaucratique pour les opérateurs économiques ». Il a souligné, toutefois, qu’il existe d’autres moyens afin de faire face à la hausse des importations. «Le contrôle douanier, le contrôle à postériori et les barrières tarifaires sont autant de moyens que le gouvernement peut utiliser pour décourager les importateurs », explique encore notre interlocuteur qui estime en outre que les mesures annoncées par le Premier ministre « ne touchent pas directement à la vie des citoyens ».
Pour sa part, Abdelaziz Mhenni, président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), semble être très satisfait des décisions prises en conseil des ministres. Contacté par L’Éconews, M. Mhenni a indiqué que « ces mesures visent à protéger la production nationale. Il est important de réduire les importations sauf pour les matières premières ». Avant d’ajouter que « si nous devons importer des produits, ils devraient être complémentaires à notre production ».

Concernant l’avant-projet de modification de la loi du 6 février 2005, relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, Abdelmalek Serrai dira qu’il sera difficile à mettre en œuvre les mesures approuvées hier en conseil des ministres, du fait que « des lobbys contrôlent le commerce extérieur en Algérie ». « Tant que ces gens ne sont pas traduits en justice, il sera difficile de mettre cette loi en application », a-t-il ajouté avant de souligner la nécessité aux banques de développer leur système de surveillance pour déjouer les tentatives de blanchiment d’argent.
Khelifa Litamine