La politique de réinsertion des détenus en Algérie est une réussite. C’est du moins l’avis du directeur général de l’administration pénitentiaire et de réinsertion, Mokhtar Felioune.
Si l’administration pénitentiaire s’octroie comme responsabilité de protéger la société en assurant la punition du condamné, elle est aussi tenue de garantir sa réinsertion dans l’environnement qui l’attend au terme de son incarcération. Une telle prise de conscience a été moralisée par les hautes instances pénitentiaires du pays, qui ont pensé, ces dernières années, à des réformes allant dans le sens de réhabiliter le détenu avec son statut réel d’humain à part entière tout en bannissant cette idée qui faisait de lui un éternel marginalisé.
S’exprimant à l’occasion de la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui dans l’établissement de rééducation et de réhabilitation d’El-Harrach, M. Felioune avait déclaré : «La hausse, d’année en année, du nombre de détenus inscrits aux programmes d’enseignement et de formation professionnels et des candidats aux épreuves du baccalauréat et au brevet de l’enseignement moyen (BEM) est la preuve de cette réussite.» Il est à préciser à ce sujet que le taux de réinsertion des détenus en Algérie, donné par les services de l’administration pénitentiaire est de 60%. Ce qui implique que pas moins de 40% des détenus sont des récidivistes. Un taux assez important que les pouvoirs publics veulent réduire grâce au programme mis en place par l’administration pénitentiaire dans le cadre de la politique globale de réforme.Ce programme est appliqué par un comité interministériel de coordination des activités pour la rééducation et la réinsertion des détenus. Selon M. Felioune, «tous ceux qui ont quitté les prisons avec un diplôme ou une formation n’y sont pas retournés». Ce qui participe également à promouvoir l’activité éducative et culturelle dans les prisons, c’est la célébration des fêtes et concours. Il a, en outre, qualifié ces activités de «très positives, dans la mesure où elles permettent de créer une ambiance de détente et incitent les détenus à penser davantage à leur réinsertion sociale». Le directeur général de l’administration pénitentiaire a, enfin, valorisé le rôle des associations activant dans le domaine de la réinsertion des détenus, dont le nombre est passé de 65 à 78, grâce, a-t-il précisé, à la stratégie nationale visant à intensifier les programmes de réinsertion. Le nombre de détenus inscrits aux différents cycles d’enseignement est passé de 23 746 à 24 821 détenus, dont 537 femmes, selon les statistiques des secteurs de l’enseignement et de la formation pour les périodes 2009-2010 et 2010-2011.
M.D