Aucun organisme public ou association caritative, n’existe pour aider ces citoyens dans leur recherche à une réinsertion dans la vie civile.
La Fondation civile pour la réinsertion des repris de justice et lutte contre la récidive (Fcrlr) a tenu hier, à l’adresse de la presse nationale, une conférence de presse au Forum d’El Moudjahid dont le thème principal a été la présentation des travaux et des objectifs de ce jeune organisme de solidarité citoyenne créé en 2013.
«Le changement de mentalité» chez le citoyen algérien a été le centre autour duquel ont gravité les interventions des représentants de cette fondation qui est une association nationale à caractère caritatif, éducatif, culturel et scientifique. En effet, estiment les conférenciers, le casier judiciaire ne doit plus être un «frein à vie», «la mentalité de l’Algérien doit changer» se sont-ils prononcés unanimement.
Le rôle de la fondation se résume en plusieurs missions essentielles dont notamment l’aide aux repris de justice, avec leur contribution préalable, à la réinsertion, totale et sur tous les aspects, dans la société envers laquelle ils sont «censés avoir payé leur dû». Vient ensuite l’aide à leurs familles sur les plans psychologique et matériel.

Parmi les projets phares de la Fondation, figure la création à Alger d’un «Centre algérien d’écoute et de prise en charge et de réinsertion des détenus». Ce Centre sera une «destination» au détenu libéré pour tenter de reprendre pied dans la vie et voir son avenir se dessiner plus sereinement. A cet effet, une démarche de sensibilisation sera menée auprès des entreprises nationales à travers toutes les wilayas en vue d’employer ces anciens détenus, dont beaucoup ont un savoir-faire non négligeable.
Ses objectifs se résument en cinq points relatifs à un travail scientifique et de recherche devant aboutir à un encadrement efficace pour les détenus ainsi qu’à une réinsertion facile dans la vie normale.
Les actions d’information et de sensibilisation pour assurer une réadaptation optimale en vue d’un retour à la vie sociale figurent dans cette stratégie qui stipule aussi une lutte contre les éléments de récidive ce, par la neutralisation des causes et des conditions de criminalité.
Le dernier point concerne la promotion du travail de proximité sociale dans le but d’inciter la société à accepter l’action de réinsertion en assurant un environnement bâti sur des relations sociales normales et surtout lutter contre la politique de l’isolement qui a montré ses méfaits pervers envers les repris de justice. Il est à signaler qu’aucun organisme public ou association caritative, à l’instar de la Fcrlr, n’existe pour aider ces citoyens dans leur recherche d’une réinsertion dans la vie civile. «Cette situation négative ne fait que favoriser les creusets du terrorisme et de la délinquance organisée», estime à juste titre Me Ammar Hamdini qui préside la fondation. Celle-ci a été pensée et créée par Me Ammar Hamdini, avocat près du Barreau d’Alger et néanmoins agréé auprès de la Cour suprême, au Conseil d’Etat et près le tribunal militaire.