Au deuxième jour de sa visite à Oran, Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, a présidé, jeudi, au complexe des Andalouses, une réunion de travail à laquelle étaient présents des cadres de son ministère, les directeurs de santé (DSP) des 48 wilayas ainsi que les directeurs généraux des différents hôpitaux universitaires (CHU) et des établissements spécialisés (EHS). L’ordre du jour de ce regroupement a été consacré à l’évaluation de la mise en œuvre de la feuille arrêtée il y a quelque sept mois.
Boudiaf a fait savoir à ses collaborateurs que ce regroupement, qui intervient après deux autres tenus au même complexe, était « l’ultime séance avant de passer à une autre feuille de route plus pratique, la première ayant été consacrée exclusivement à faire le diagnostic du secteur de la santé ainsi que de la pédagogie au profit des gestionnaires tout en les accompagnant dans leurs démarches ». La majeure partie de la rencontre a été consacrée à l’écoute des 48 DSP qui ont, tour à tour, fait l’état des lieux de leur secteur au niveau wilayal, tout en mettant en exergue les avancées réalisées et les difficultés rencontrées lors de la mise en branle de la feuille de route.
Cette dernière traite en 24 points tous les aspects du secteur, allant de l’hygiène hospitalière au fonctionnement des services des urgences en passant par la présence du personnel médical sur le lieu de travail, les gardes des médecins, la gestion du médicament hospitalier, l’accueil, la nourriture des malades… En gros, les DSP ont fait savoir, que se basant sur les recommandations qui leur ont été faites, ils maîtrisaient, désormais, mieux la situation. Les problèmes rencontrés ont, également, été franchement discutés et des solutions ont été suggérées. Le second point de l’ordre du jour a porté sur la mise en œuvre d’une nouvelle feuille de route qui « prend effet à partir d’aujourd’hui », a souligné le ministre, ajoutant que « les évaluations ne vont plus concerner les structures mais les gestionnaires. Et tout comme les récompenses vont être de mise, les sanctions vont tomber ».
Cette feuille de route, appelée les « 3P (plan) », concerne le plan local destiné à cerner la gestion des ressources humaines et la gestion des carrières. Le deuxième plan local touche à la maîtrise de la gestion des ressources financières et à l’apurement des dettes, certains hôpitaux ayant fait savoir qu’ils étaient surendettés. Enfin, le troisième plan local est destiné à l’organisation et au développement des soins, notamment en matière de gynécologie obstétrique, de maternité, de chirurgie générale… « Vous êtes tenus, dira Boudiaf, d’assurer la prise en charge des malades à hauteur de 95% de la demande exprimée. En deçà, ce sera un manquement à vos obligations ». Les « 3P », ou plans locaux, sont, en fait, destinés à mieux évaluer la gestion des responsables des CHU, EHS et polycliniques et centres de soins, l’objectif étant de répondre favorablement à toute demande de soins émanant des citoyens. L’objectif suprême est de redonner au secteur public son lustre d’antan et à la notion de médecine gratuite sa réelle et effective signification.
A. Abbas