Architectes, ingénieurs en génie civil, techniciens en peinture, peintres, maçons et manœuvres qualifiés sont à pied d’œuvre à la Grande-Poste.
Il s’agit de « relooker » ou plus exactement donner un coup de neuf aux immeubles qui présentent des signes de vieillissement. Pour redorer le blason de la capitale, la wilaya d’Alger a lancé un avis d’appel d’offres pour la rénovation des anciens bâtiments de style colonial. Il ne s’agit pas seulement de repeindre, parfois maladroitement, les façades extérieures et les parties communes, comme cela se faisait auparavant, mais de restaurer dans les moindres détails les sculptures et autres voûtes qui ornent les façades.
Ce programme tracé par les services de la wilaya s’étale sur 5 ans. Selon le responsable du chantier, ce plan de travail concerne tous les immeubles d’Alger. D’ailleurs une autre équipe de cette même entreprise travaille à la cité des Annassers de Kouba. Au niveau de la rue Larbi Ben M’Hidi (Alger centre), quatre entreprises se partagent la rénovation. «Il faut d’abord piquer jusqu’au noyau en enlevant l’ancien ciment. Ensuite on cimente, puis on met de l’enduit-ciment et enfin on étale une couche d’enduit extérieur.
Cette manière de faire concerne, également, les travaux d’étanchéité, la pose de nouvelles tuiles et de descentes des eaux pluviales et usées, la réfection des marches, de la rampe d’escalier, les balustrades des balcons et de la rampe d’escalier. Pour cette opération, il s’agit de gratter toutes les couches de peinture et toute la rouille pour ensuite passer de l’antirouille et enfin la peinture », explique le responsable du chantier. Pour chaque immeuble, ce travail dure de 3 à 4 mois.
Dix employés se penchent chacun dans son domaine sur les cinq étages constituant l’immeuble avec un suivi assuré par un bureau d’étude. Ce dernier fait des recommandations sur les travaux exécutés. Par exemple, en trouvant un mur imbibé d’eau, il faut le détruire carrément et le reconstruire de nouveau. En fait, chaque immeuble présente des spécificités. «Les travaux de réhabilitation ou le confortement se font au cas par cas», selon toujours ce même responsable.
DES LOCATAIRES RÉTIFS
Mais dans ce beau tableau qui incite à évoquer la renaissance «d’Alger la blanche», il y des couacs. Les autres parties à savoir les locataires ou propriétaires, la Sonelgaz et Algérie Télécom ne coopèrent pas facilement. A deux reprises un ouvrier a été électrocuté car des fils électriques sortant de la colonne principale, à l’intérieur des immeubles, n’étaient pas gainés. Idem pour les fils de téléphone et accessoirement d’Internet. Malgré les différents appels, Algérie Télécom a fait la sourde oreille. En d’autres termes, AT ne coopère pas, a fait remarquer ce responsable. Côté locataires, là aussi, il y a à dire. Certains balcons ont été refaits de fond en comble, mais les habitants n’ont pas jugé utile de laisser sécher le ciment des carrelages. Résultat : tout est à refaire. «En plus ils viennent protester du fait que les travaux sont mal finis».
Concernant les assiettes de paraboles et les climatiseurs, ils ont été déplacés pour offrir une belle vue de ces immeubles dont l’architecture est restée intacte. Un locataire rencontré sur place s’est dit réjoui de cette attention de la part de la wilaya dont l’enveloppe dégagée est conséquente. «C’est un parc immobilier qu’il faut entretenir car il représente une architecture typique», a-t-il souligné.
Mais il fait remarquer que la conciergerie est à réhabiliter pour que l’entretien soit permanent et non épisodique.