La régulation de l’activité commerciale, l’encadrement du commerce extérieur, le contrôle économique et les ressources humaines sont les principales questions inscrites à l’ordre du jour des Assises nationales du commerce qui ont débuté, hier.
L’approfondissement des instruments de régulation et d’organisation occupe aussi, une place importante dans les débats, notamment en ce qui concerne la préservation du pouvoir d’achat, la promotion de l’économie nationale et du consommateur et l’élaboration d’une réglementation appropriée pour tenir compte des évolutions enregistrées au sein de la société et de l’économie.
L’évaluation du dispositif juridique applicable au secteur du commerce met depuis quelque temps en exergue des insuffisances et des lacunes qui rendent nécessaires l’adaptation de la législation et de la réglementation applicables à la concurrence et à la protection du consommateur
En matière d’urbanisme commercial, la grande distribution en vue d’encourager l’investissement dans ce domaine, enregistre un déficit. Le dispositif juridique relatif à l’urbanisme commercial à l’effet de définir les conditions d’implantation de la grande distribution reste inadéquat, notamment en ce qui concerne la protection des petits commerces de détail de proximité et éviter de nuire à l’occupation de l’espace.
En dépit de la promulgation de tout un arsenal de décrets et de textes relatifs à la concurrence, aux pratiques commerciales et à l’exercice des activités commerciales, la situation du secteur stagne en raison de l’absence de mécanisme de régulation du marché et des prix.
Et dans la mesure où la régulation du marché des biens et des services peut être appliquée à travers différents mécanismes, l’intervention de l’Etat s’impose pour rétablir l’équilibre du marché lorsqu’il est surtout affecté par des perturbations.
Dans ce cadre, le rôle du ministère du Commerce est vital pour assurer cette mission avec efficacité. Il suffit de mettre en lumières les instruments juridiques de régulation. En dehors des fondamentaux économiques, il est également indiqué que la hausse des prix est aujourd’hui alimentée par la spéculation.
La contribution de la société civile, dans ce segment névralgique de l’économie nationale, est une exigence et un gage de succès. « Ses efforts devront être joints à ceux des pouvoirs publics pour éradiquer définitivement les pratiques spéculatives souvent à l’origine des dérèglements du marché et qui constituent ainsi un frein au développement de l’économie nationale, portent atteinte au pouvoir d’achat de larges couches de la population ».
Et c’est là un autre défi sérieux qui interpelle le ministère du Commerce et les autres services publics pour affirmer l’autorité de la loi, imposer les règles de la transparence et la concurrence, protéger le consommateur tant dans son pouvoir d’achat que dans sa santé.
Par ailleurs, le prolongement de la dynamique développée jusque- là dans les domaines de l’adaptation de la législation et de la réglementation applicables aux activités commerciales et de la régulation du marché local, ne peut rester en l’état actuel des choses.
Le programme de réalisation d’infrastructures commerciales, arrêté dans le cadre du plan national d’équipement commercial, devrait être réanimé afin de contribuer à l’amélioration de l’organisation et du fonctionnement du marché intérieur, à la résorption du commerce informel et à l’insertion progressive au sein du commerce organisé des intervenants informels.
Il en est de même en ce qui concerne la surveillance du marché et la protection du consommateur, l’intervention et les procédures d’intervention des services de contrôle laissant à désirer dans plusieurs des cas. Nombre de dysfonctionnement du marché et la lutte contre les atteintes à la santé et aux intérêts matériels des consommateurs sont relevés en permanence.
A ce sujet, il convient de rappeler que les instructions du chef de l’Etat ont été précises en ce qui concerne la responsabilité du secteur du commerce pour veiller constamment à ce que les services de la qualité s’astreignent à davantage de vigilance, de fermeté et de rigueur dans l’exercice de leurs missions.
L’évaluation du secteur du commerce, ses divers aspects relatifs à l’état des lieux, les réalisations et les perspectives d’avenir, ont été souvent mis en exergue par le chef de l’Etat pour souligner l’impératif de dépasser les solutions conjoncturelles et les palliatifs de circonstance pour se protéger sur les moyens et long termes à travers des politiques anticipatives et suffisamment réfléchies. Quant on dépend des importations, on ne peut être à l’abri des problèmes d’approvisionnement.
L’augmentation actuelle des prix de certains produits à l’échelle mondiale est vraisemblablement une tendance durable qui a, certes, des explications conjoncturelles mais aussi et surtout des raisons structurelles.
Pour le cas de notre pays également, les facteurs conjoncturels n’expliquent pas tout. Les raisons structurelles constituent un élément prédominant et un démultiplicateur évident des tensions. Pour le chef de l’Etat, il est clair que « les besoins de notre population augmentent et que l’amélioration du niveau de vie impose d’autres modèles de consommation.
Cela représente des difficultés supplémentaires, mais cela donne aussi une perspective nouvelle aux politiques agricoles et industrielles qui vont devoir relever le défi de la production et de la diversification des produits et gérer les problèmes y afférents. Nous aurons certes besoin d’outils de régulation et de protection, mais il va falloir surtout produire davantage, efficacement et durablement ».
Ahmed Saber