Trois grands complexes d’abattage dotés de chaînes du froid seront prochainement réalisés à l’est, au eentre et à l’ouest du pays pour améliorer la régulation, notamment en matière de viandes, a annoncé hier un responsable au ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
« La SGP-Proda réalisera prochainement trois grands complexes d’abattage et du froid qui vont peser sur la régulation », a déclaré le directeur des Services vétérinaires au ministère, M. Rachid Bouguedour, sur les ondes de la radio nationale. Ces trois complexes situés « de manière harmonieuse » à l’Est (Ain M’lila), au Centre (Hassi Bahbah) et à l’Ouest (Bougtob), a-t-il dit, seront construits conformément aux normes internationales en vigueur et auront une capacité totale de plus de 40 000 tonnes. « C’est énorme. Cette capacité représente 15% de notre consommation », a-t-il fait remarquer, précisant que les complexes d’Ain M’lila et de Bougtob auront une capacité de 12.000 tonnes chacun, alors que celui de Hassi Bahbah aura une capacité de 16.000 tonnes. Les procédures de réalisation des complexes d’Aïn M’lila et de Hassi Bahbah, a-t-il poursuivi, ont été déterminées et les travaux, confiés à une société algéro-espagnole, devraient être lancés ce mois-ci. Un autre grand abattoir sera également réalisé au niveau de la wilaya d’Alger, a-t-il encore indiqué. M. Bouguedour a fait savoir, à ce titre, que des investissements ont été consentis pour la réalisation d’abattoirs modernes dotés de la chaîne du froid et bien structurés au niveau des localités de Rouiba et des Eucalyptus. Il a mis l’accent, en outre, sur l’importance de l’investissement dans la chaîne du froid, estimant que l’Algérie « a un effort à faire en la matière ». « Nous avons un déficit estimé à des millions de m3. Mais, ces deux dernières années, il a été réduit parce qu’il y a eu de nouvelles constructions, y compris par le privé qui a beaucoup investi dans le domaine, en plus de la rénovation de nombreux entrepôts par la SGP Proda », a-t-il souligné.
Absence d’abattoirs modernes
Selon le directeur des Services vétérinaires du ministère de l’Agriculture, l’Algérie « ne dispose pas, actuellement, d’abattoirs répondant aux normes internationales ». « Ceux qui existent ont 50 ans ou plus. Nous, en tant que services vétérinaires, nous faisons en sorte que la viande qui sort de ces abattoirs soit une viande saine, qui réponde aux normes d’hygiène », a-t-il ajouté.
Cependant, il a estimé que l’Algérie est « en progression constante » en matière de froid, relevant que « le froid est un outil indispensable à la régulation notam- ment en matière de viande ». L’importation de viande congelée a connu « une nette chute » entre 2009 et 2011, passant de 50.000 tonnes à 30.000 tonnes sans que le marché en soit perturbé, a-t-il relevé.
« Cela signifie que nous avons une meilleure disponibilité de la viande locale et que la régulation introduite par les pouvoirs publics commence à porter ses fruits », a-t-il expliqué. Par ailleurs, et à quelques jours de l’Aid el Adha, il a assuré que le cheptel « se porte bien ». « Nous n’avons plus les grandes pathologies qui décimaient le cheptel.
En plus, actuellement, nous avons plus de 5 000 praticiens qui sont l’interface de nos éleveurs en matière de soins », a-t-il affirmé. La flambée des prix du mouton, malgré sa disponibilité sur le marché, est le résultat des intermédiaires dans la vente, a encore souligné M. Bouguedour, selon lequel les dernières pluies ont rassuré les éleveurs quant à la disponibilité du fourrage en vert pour leurs cheptels et freinent, ainsi, »leurs délestages ».
Sacrifice du mouton
Le ministère de la Santé appelle à observer des précautions « indispensables »
Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a appelé hier les citoyens à observer certaines précautions « indispensa- bles » lors de la cérémonie de sacrifice du mouton célébrée dimanche prochain, afin d’empêcher la propagation de la maladie du kyste hydatique.
« Pour empêcher la maladie du kyste hydatique, il est nécessaire de rendre courantes certaines précautions indispensables lors de la cérémonie de sacrifice du mouton car les services vétérinaires ne peuvent vérifier tous les abats des animaux sacrifiés », a recommandé le ministère dans un communiqué. Au cas où un abat paraît suspect, il est suggéré de contacter le vétérinaire de la commune, sinon d’enfouir cet abat profondément afin de le mettre hors de la portée des chiens. Par ce geste, « vous empêchez la transmission du parasite vers le chien et vous briserez la chaîne de cette transmission », a souligné la même source. Le kyste hydatique, ou hydatidose, est une maladie parasitaire des herbivores (principalement le mouton), due à un parasite nommé Echinococcus Granulosis qui se transmet à l’homme par le biais du chien qui élimine les œufs de ce parasite. La maladie du kyste hydatique est guérissable, mais au prix d’une intervention chirurgicale difficile et coûteuse qui permet d’extraire le kyste de l’organe touché (généralement le foie ou le poumon). « La prise de conscience de la population permettra sans nul doute de diminuer l’incidence de cette pathologie en appliquant certaines règles élémentaires d’hygiène », a précisé le communiqué en invitant les citoyens à ne pas jeter les abats suspects et à les enterrer profondément ou les incinérer. Le ministère appelle également à combattre cette maladie durant toute l’année en empêchant les chiens d’accéder aux abattoirs, en assurant le traitement des chiens malades par les vétérinaires, en lavant bien les mains avant de manger ainsi que les fruits et légumes.
Opération « Aïd sans kyste »
Plus de 1 400 vétérinaires mobilisés
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a mobilisé dans le cadre de l’opération « Aïd sans kyste » 1 432 médecins vétérinaires et 288 techniciens vétérinaires, a indiqué hier un communiqué du ministère. Cette opération vise à sensibiliser la population aux mesures d’hygiène et au renforcement du contrôle du mouvement du cheptel à travers le territoire national, indique la même source. Dans cet objectif, les services vétérinaires relevant des wilayas pourvoyeuses de cheptel, notamment les wilayas steppiques, délivrent des certificats de bonne santé devant accompagner les animaux lors de leurs déplacements, précise-t- on. Les services vétérinaires du ministère de l’Agriculture et du Développement rural précisent également que tous les établissements d’abattage, répartis sur le territoire national, seront ouverts le jour de l’Aïd pour inciter les citoyens à procéder au sacrifice dans une enceinte conforme et contrôlée. Des permanences des services vétérinaires et des brigades mobiles composées de techniciens vétérinaires se déplaceront sur les principaux lieux d’abattage dans les zones rurales notamment, souligne-t-on. « Dans un souci de respect de l’hygiène et de la santé publique les services de voirie de wilaya ont été instruits pour récupérer les carcasses et organes saisis, ainsi que les détritus afin de les acheminer vers des lieux d’enfouissement ou d’incinération », ajoute le communiqué du ministère. Cette opération tend a empêcher la propagation de la maladie parasitaire du kyste hydatique transmise de l’animal ( chien, mouton…) à l’homme, et ce, par la collecte des viscères infectés.