Même si plusieurs mouvements de protestation secouent le secteur de l’éducation nationale depuis plusieurs années, notamment de la part des enseignants et des syndicats du secteur, le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, lui, rejette toute critique.
Lors d’une émission télévisée, jeudi dernier, le ministre a, concernant les critiques dirigées contre son secteur sur la «régression continue» du niveau des élèves, a tenu à dire que «ces propos étaient plus politiques qu’autre chose, car il est inconcevable de parler qualité sous cet angle-là. L’évaluation devrait se faire à partir de critères précis établis par l’UNESCO». Selon lui, ceux qui minimisent l’importance des résultats obtenus d’année en année en clamant que le taux obtenu est un résultat «politique» sont des personnes qui ignorent tout du travail du secteur. «L’école algérienne, âgée d’à peine 49 ans, est parvenue à des résultats réalisés par un nombre réduit de pays arabes», a déclaré M. Benbouzid, avant de poursuivre que «les réformes étaient sur la bonne voie». Par ailleurs, le ministre a, concernant les augmentations de salaires dont a bénéficiées la famille de l’éducation nationale jugées par les syndicats inférieures comparativement à d’autres secteurs, rappelé la création d’une commission chargée de vérifier la véracité des faits. «En cas de confirmation, cela atteste d’une absence d’équité dans la répartition des salaires», a-t-il dit avant de souligner que «le gouvernement s’emploie à ce que tout le monde bénéficie de salaires équitables». Toutefois, Boubekeur Benbouzid a rappelé que son secteur compte parmi les premiers à avoir bénéficié d’augmentations de salaires, outre les indemnités versées en mai dernier. Au sujet de la révision de la prime de zone (Sud), le ministre a affirmé qu’elle concernait tous les secteurs sans exception. Il a, dans ce sens, souligné avoir demandé au gouvernement de trouver une solution à ce problème qui nécessite la révision de certains textes juridiques.
Fin de calvaire pour les contractuels
Au sujet des 29.000 enseignants contractuels, le ministre de l’Education nationale a précisé que cette question a été résolue et que «d’ici la rentrée prochaine, les choses reprendront leur cours normal». Rappelons qu’en mars dernier, les enseignants contractuels avaient observé un mouvement de protestation de dix jours au terme duquel le ministre s’était engagé à régulariser leur situation. A cet effet, M. Benbouzid a rappelé la nécessité de réunir les conditions juridiquement requises, dont l’obtention de la licence et sa conformité à la nature du poste en question.

Sur un autre plan, le ministre a affirmé que le dossier lié à la gestion des prestations sociales trouvera une voie de règlement. Ce dossier, géré pendant 18 ans par un seul syndicat, est géré désormais par les commissions des établissements éducatifs composées des enseignants et des travailleurs du secteur, a-t-il indiqué. «Nous trouverons une solution» à ce problème, a-t-il annoncé sans plus de détails. Rappelons, enfin, que plusieurs syndicats du secteur avaient fait part de leurs appréhensions quant au fait de confier la gestion des fonds des œuvres sociales à des commissions des établissements éducatifs qui aurait, selon eux, entre autres conséquences «l’annulation» du principe de solidarité sur lequel sont fondées les œuvres sociales en raison du fractionnement des fonds.
Par : Ahmed Bouaraba