Registre de commerce électronique, Passeport, télé-déclaration… Le virage digital de l’Etat

Registre de commerce électronique, Passeport, télé-déclaration… Le virage digital de l’Etat

Les analystes l’interprètent en tout cas comme une forme de modernisation de l’action publique. Les ministères suivent en fait une feuille de route tracée par le gouvernement et tentent d’activer les leviers de la transformation. La modernisation de l’environnement des agents apporte une évolution positive, tant au niveau de l’usager qu’au niveau de l’agent lui-même. Le citoyen bénéficiera d’un meilleur service. En pleine évolution, les TIC (applications mobiles, très haut débit, portail web), se positionnent en tant que moteur des processus entrepris pour moderniser les administrations.

Dans ce cadre, plus de 3 400 inscriptions au registre de commerce électronique ont été recensées depuis le lancement de l’opération expérimentale au niveau de la wilaya d’Alger qui a été annoncée depuis la mi-mars et s’est achevée le 3 avril, a assuré Mustapha Benbada, ministre du Commerce. Ce projet vise à réduire la falsification de l’extrait du registre de commerce format papier, l’assainissement du fichier national du registre et la facilitation de la tâche des agents de contrôle au niveau des différents marchés.

En prévision du lancement de la deuxième étape du projet qui consiste en la généralisation du registre de commerce électronique à partir du 1er juillet prochain, le ministre du Commerce a chargé les différents cadres du CNRC de lancer un programme de formation intensif au profit du personnel concerné autour de cette nouvelle technique et son application. M. Benbada a fait savoir que son département ministériel a pris les mesures nécessaires pour adapter l’aspect juridique et réglementaire du registre de commerce au nouveau système du registre de commerce électronique.

Le décret exécutif n°06-222, promulgué en 2006 définissant le modèle et le contenu de l’extrait du registre du commerce, sera amendé ainsi que l’arrêté ministériel de la même année définissant le modèle et caractéristiques de l’extrait du registre de commerce. Par ailleurs, l’Algérie a mis en circulation, depuis le mois de janvier 2012, un passeport biométrique conforme aux recommandations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), pour garantir une authentification robuste et une interopérabilité internationale des passeports algériens avec les systèmes électroniques de contrôle et de vérification aux frontières à l’échelle internationale.

Cette mesure est inscrite dans le cadre de la normalisation internationale des pratiques en matière de systèmes de collecte de données, de production, d’émission et de vérification des titres de voyage, entreprise sous l’égide de l’OACI. Dans le cadre de l’amélioration du service public, Mohamed Talbi, directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, a fait savoir à l’APS que des programmes de formation, encadrés par des spécialistes algériens et étrangers, sont prévus. «Nous allons recevoir des délégations étrangères dans les prochains jours dans le cadre de la formation des administrateurs et des secrétaires généraux des communes», a-t-il informé, ajoutant que des walis «séjourneront à l’étranger pour constater ce qui se fait en matière du service public».

Cependant quelques remarques s’imposent : l’introduction de la «e-administration» offre à l’administration l’opportunité de montrer sa capacité de répondre aux demandes du public, L’accès en ligne offre des avantages indéniables quant à la facilité de recherche d’informations, une interaction plus forte et une intégration majeure avec les citoyens et les entreprises. En revanche, les niveaux d’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC) et à Internet peuvent sensiblement varier selon la population. En règle générale, les niveaux d’accès les plus bas correspondent aux personnes les plus défavorisées, alors que celles-ci ont un besoin élevé d’interaction avec l’administration. Il faut des responsables engagés pour faire face aux changements perturbateurs, persévérer lorsque les avantages tardent à venir, réagir lorsque la situation tourne mal et élaborer une stratégie et des programmes pour l’avenir.