Régime politique en Tunisie,Ennahda ouvre la porte à un compromis

Régime politique en Tunisie,Ennahda ouvre la porte à un compromis

Les islamistes d’Ennahda qui dirigent le gouvernement tunisien se sont dits prêts hier à négocier un «équilibre» entre les prérogatives du président et du Premier ministre dans la future Constitution dont l’adoption est paralysée en raison de profonds désaccords sur ce thème. «Il est nécessaire de se mettre d’accord sur un régime politique équilibré entre les prérogatives des deux» têtes de l’exécutif, a indiqué à la radio Mosaïque FM, Fethi Ayadi le président de la Choura (parlement interne) d’Ennahda, après deux jours de réunion de cette instance samedi et dimanche. «On est favorable à un régime dans lequel il y a des prérogatives pour le chef du gouvernement et pour le chef de l’Etat», a-t-il dit.

Il n’a cependant donné aucune indication sur la répartition des pouvoirs, point d’achoppement majeur, alors qu’Ennahda, qui dispose de la majorité relative à l’Assemblée nationale constituante (ANC), a toujours milité pour un régime parlementaire pur. L’essentiel de la classe politique veut pour sa part que le chef de l’Etat conserve des pouvoirs conséquents.

Ce sujet de discorde paralyse depuis des mois la rédaction de la Constitution, son adoption nécessitant les voix des deux-tiers des députés. Le parti islamiste n’a donné aucune information supplémentaire sur ce sujet dans un communiqué diffusé hier, se bornant à appeler à «un consensus (…) afin d’accélérer l’adoption de la Constitution». Le texte de la future loi fondamentale aurait dû être présenté samedi, mais sa publication a été retardée à demain, officiellement en raison des travaux toujours en cours d’une commission d’experts indépendants. Cependant vendredi les principaux partis politiques en pourparlers sous l’égide du président Moncef Marzouki ont suspendu leurs négociations sans parvenir à un consensus sur le futur régime. A l’origine, les principaux partis s’étaient donné un an à compter de l’élection le 23 octobre 2011 de l’ANC pour rédiger la nouvelle loi fondamentale. De report en report, le gouvernement vise désormais une adoption du texte début juillet 2013 et des élections avant la fin de l’année.