Le département d’Etat américain a relevé, dans son rapport mondial 2010 sur les droits de l’homme, publié vendredi dernier, des progrès et des avancées appréciables, non négligeables dans de nombreux domaines, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption, l’émancipation de la femme, les droits de l’homme et les libertés d’expression ainsi que la lutte contre le terrorisme.
Concernant la lutte contre la corruption, le rapport souligne que »la loi algĂ©rienne, qui prĂ©voit des sanctions pĂ©nales de deux Ă 10 ans de prison pour corruption, Ă©tait appliquĂ©e d’une manière plus efficace en comparaison avec les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes ». Dans ce sens, il cite les enquĂŞtes engagĂ©es dans les grandes affaires de corruption dans plusieurs secteurs. Aussi, note-t-il, de nouveaux textes ont Ă©tĂ© promulguĂ©s pour mieux combattre ce dĂ©lit Ă©conomique par la crĂ©ation de l’organe national de prĂ©vention et de lutte contre la corruption et le renforcement du rĂ´le de la Cour des comptes.
Les femmes : une “promotion sociale de plus en plus importante”
Abordant la situation de la femme algĂ©rienne, le rapport indique que les femmes connaissaient une promotion sociale de « plus en plus importante » grâce Ă un accès « plus grand » aux Ă©tudes supĂ©rieures et aux carrières professionnelles de haut niveau. « Le nombre d’étudiantes diplĂ´mĂ©es d’universitĂ©s devient plus important que celui des garçons », note-t-il, prĂ©cisant que »les femmes reprĂ©sentent 55% de la profession mĂ©dicale, 60% dans le secteur des mĂ©dias, 36% des magistrats et 60% des professions de l’Ă©ducation ».
En outre, ajoute le dĂ©partement d’Etat, « les femmes, en AlgĂ©rie, peuvent ĂŞtre patronnes d’entreprises, conclure des contrats et poursuivre des carrières similaires Ă celles des hommes ». Et d’ajouter : « Sur les neuf millions de travailleurs Ă l’Ă©chelle nationale, deux millions sont des femmes », note le rapport qui souligne que le gouvernement algĂ©rien a promu les droits politiques des femmes en encourageant une plus grande reprĂ©sentation fĂ©minine au sein des assemblĂ©es Ă©lues.
Aucun détenu politique
Abordant le système judiciaire et les libertĂ©s publiques, il souligne qu’aucun dĂ©tenu politique n’était signalĂ© en AlgĂ©rie. Concernant le terrorisme, le dĂ©partement d’Etat signale que l’AQMI a continuĂ© en 2010 Ă perpĂ©trer des attentats, mais de « moindre ampleur ». A propos des disparus durant les annĂ©es de terrorisme, le rapport indique que le gouvernement algĂ©rien, qui avait estimĂ© leur nombre Ă 6.544 personnes, a versĂ© des compensations financières Ă leurs familles pour un montant de 11 milliards de dinars (près de 149 millions de dollars), en application de la loi.
Le département d’Etat signale aussi que la loi algérienne interdit les actes de torture par les forces de sécurité passibles de peines de prison allant de 10 et 20 ans et que certains agents ayant pratiqué de tels actes ont été jugés et condamnés.
Sur les conditions carcérales, le département d’Etat insiste sur les droits des prisonniers cités dans le code pénal tout en soulignant que le gouvernement algérien avait autorisé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant-Rouge à visiter régulièrement les prisons…
Concernant la presse, le rapport note que la presse Ă©crite algĂ©rienne se compose de nombreuses publications et que de nombreux partis politiques, y compris les partis islamistes lĂ©gaux, avaient accès Ă la presse indĂ©pendante et y expriment leurs points de vue. Quant Ă la libertĂ© d’Internet, le rapport souligne que l’accès Ă ce mĂ©dia est « gĂ©nĂ©ralement libre », prĂ©cisant que l’AlgĂ©rie compte 4,7 millions d’utilisateurs Internet reprĂ©sentant environ 13,6% de la population.
Sur le chapitre relatif Ă la protection des rĂ©fugiĂ©s, le dĂ©partement d’Etat affirme que le gouvernement algĂ©rien coopĂ©rait, gĂ©nĂ©ralement, avec le Bureau du commissaire des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR) et d’autres organisations humanitaires pour fournir protection et assistance aux personnes dĂ©placĂ©es, rĂ©fugiĂ©s, rapatriĂ©s, demandeurs d’asile et aux apatrides, comme il a fourni une aide Ă environ 1.000 Touaregs ayant fui les conflits au Mali et au Niger.
Abordant les conditions de travail, le rapport souligne que le ministère du Travail applique effectivement les normes en matière du nombre d’heures de travail, en particulier dans la fonction publique et dans les entreprises Ă©tatiques, mais que « l’application est moins efficace dans le secteur privĂ© en raison de faible taux de syndiquĂ©s ».
S. S.