Regain de l’intégrisme, surenchère religieuse et éducation sanitaire,Le Ramadhan de toutes les intolérances !

Regain de l’intégrisme, surenchère religieuse et éducation sanitaire,Le Ramadhan de toutes les intolérances !
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Le mois sacré est synonyme, chez nous, de surenchères et d’excès tous azimuts. L’État, qui devrait jouer son rôle de pédagogue et donner le bon exemple, s’avoue, une nouvelle fois, impuissant devant les extrémistes qui imposent, encore, leur desiderata.

Chaque année, de nouveaux rites, de nouvelles pratiques sont importés ou copiés via des chaînes satellitaires pour être imposés aux fidèles comme étant le vrai islam ! Chaque année, et à mesure que l’État recule devant les fanatiques, de nouvelles pratiques, de nouvelles habitudes sont imposées aux Algériens.



Cette année, le ministère des Affaires religieuses, pour ne pas trop s’attirer les foudres des salafistes, a pris deux décisions qui en disent long sur la frilosité des décideurs : les fidèles sont libres de choisir l’imam devant officier la prière des Tarawih (prières surérogatoires), d’une part, et d’autre part, la prière du Tahadjoud (prière de la nuit) est tolérée dans certaines mosquées. S’il est admis, chez tous les exégètes, que ces prières, comme tant d’autres pratiques religieuses, ne sont pas des obligations, les extrémistes veulent les imposer de force.

Le contrôle des mosquées, en principe confié aux Directions des affaires religieuses, n’a jamais été aussi effectif, tant il obéissait aux courants les plus extrémistes qui, à chaque fois, essayaient d’imposer leurs imams et leurs pratiques.

LG Algérie

Mais, l’extrémisme ne s’exprime pas seulement au sein des mosquées où cela lui est possible. Il s’exprime surtout dans la rue. La chasse aux non-jeûneurs est redevenue à la mode et beaucoup de responsables locaux se prêtent allègrement à ce jeu.

L’intolérance s’exprime ouvertement durant ce mois, censé, au contraire être celui de l’entraide de la compassion et de la patience. Chez nous, les extrémistes veulent imposer leurs visions étriquées à toute une société et même à ses hôtes venus contribuer au développement du pays. Quel est le tort d’un chrétien, d’un bouddhiste ou d’un athée ? Doit-il impérativement quitter le pays pendant ce mois ou jeûner de force pour faire plaisir aux charlatans des temps modernes ? La religion, dans son ensemble, ne s’impose pas. C’est une question de croyance individuelle. La foi, chacun l’a, à sa façon. Et seul Dieu pourrait juger de la bonne foi des uns et des autres.

Le recul de l’État face à la montée en puissance des extrémistes ne date pas d’aujourd’hui et il suffit de constater son incapacité de mettre en place l’institution de “mufti de la République”, prévue depuis plusieurs années, pour s’en rendre compte.

Ces mêmes extrémistes sont, comme par hasard, aux commandes du commerce, informel surtout. Ce sont eux qui détiennent les marchés de gros, notamment des produits alimentaires. Ce sont eux qui ont fait plier, au printemps dernier, l’État qui voulait imposer les chèques pour les opérations commerciales. Ce sont eux qui dictent leurs lois en la matière, qui font flamber le marché à la veille du Ramadhan où ils vont réaliser le maximum de bénéfices. Ce sont eux qui ont menacé d’affamer le peuple après l’avoir appauvri.

Pour ces extrémistes, il est hors de question de payer des impôts à l’État. Ils préfèrent payer des “tchippa” qu’ils essayent, par tous les moyens de justifier, sachant que la religion interdit clairement ce genre de pratiques.

Partout, à travers le pays, les anciens terroristes, ayant bénéficié des grâces successives, ont blanchi leur argent dans le commerce informel et sont devenus un véritable monopole que même l’État ne peut déranger.

On ne le répétera jamais assez : l’extrémisme se renforce surtout des hésitations de l’État à assumer pleinement ses responsabilités.