Le président de l’Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC), Mustapha Atoui, menace de saisir les plus hautes instances nationales et internationales. Les noms du département de sécurité et du président de la République sont aisément évoqués par l’association. Si la délivrance de l’agrément d’association est cadrée par des lois, par une enquête poussée, le discrédit des dossiers est quant à lui argumenté par des raisons relevant purement de la sécurité de l’ordre public et du citoyen Pourquoi donc l’ANLC a-t-elle été bloquée ?
Le président de l’Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC) Mustapha Atoui compte saisir les instances internationales, le président de la République Abdelaziz Bouteflika, les partis et les ONG algériennes, mais aussi les services du Département de renseignements et de sécurité (DRS), après le refus d’agrément que lui a signifié le ministère de l’Intérieur.
Lors d’une conférence de presse hier au siège de la LADDH à Alger, M. Atoui a menacé de « mettre à nu le pouvoir qui a vendu ses réformes à l’opinion internationale » en procédant à l’interpellation de l’ensemble des organisations compétentes. «Nous allons écrire à toutes les organisations nationales et internationales.
De même que nous comptons saisir le président Bouteflika, le Premier ministre et les services du DRS», a-t-il dit en substance. En tout cas, les animateurs de l’ANLC disent que le refus a dépassé les délais réglementaires de réponse, qui sont de deux mois. Ce qui a poussé M. Atoui à dire que « le ministère ne respecte même pas ses propres règles ». Dans sa lecture, Mustapha Atoui a estimé que le niet du ministère est avant tout politique.
« Il n’y a pas de volonté politique de lutter contre la corruption en Algérie. Il y a un gel total des organes de contrôle, et donc une volonté claire de permettre aux responsables corrompus de fuir, le cas échéant », a-t-il déploré. Plus loin, il a estimé qu’il s’agisse en fait d’un problème de sécurité de l’Etat, et menace même la stabilité du pays.
Cela tout en s’interrogeant sur le fait que le ministère agrée de nombreux partis politiques, et que leur association se voit refuser cet agrément ayant pourtant, a soutenu le conférencier, « rempli toutes les conditions ».
Pour sa part, le secrétaire général de l’ANLC, Abdelmoumène Khalil, a qualifié le refus d’agrément notifié par le ministère de l’Intérieur d’«absurdité», étant donné qu’« aucune motivation ou raison explicite n’a été donnée ».
« Le ministère nous a simplement énoncé le non-respect de la loi 12-06 sur les associations. Le problème, c’est que cette loi contient 74 articles, d’où l’impossibilité de deviner le motif exact du refus. Tout ça pour ne nous laisser aucune chance de faire un recours », a-t-il analysé. Quoi qu’il en soit, les responsables de l’ALNC comptent introduire un recours au niveau du Conseil d’État dans les semaines à venir.
Yassine. M.