Des chefs d’entreprise espagnols ont adressé des lettres de protestation au ministère des Affaires étrangères de leur pays pour dénoncer les refus systématiques des visas accordés aux travailleurs et aux entrepreneurs algériens souhaitant se rendre en Espagne pour des raisons professionnelles. Cette information a été relayée lundi par le site espagnol The Objective.
Les entrepreneurs espagnols critiquent vivement le consulat d’Espagne à Alger, dénonçant « un véritable sabotage des relations bilatérales« . Le site The Objective a notamment cité Alberto Rodriguez, dirigeant Euro Factory Direct Export. Son entreprise, qui présente plusieurs usines dans le secteur de la pêche professionnelle et des sports nautiques, est particulièrement affectée.
Rodriguez a témoigné qu’il n’avait pas réussi à obtenir des visas pour sept cadres algériens censés visiter ses usines pour des réunions de production et de marketing.
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Des entreprises espagnoles dénoncent le refus de visa aux Algériens
Le même responsable a affirmé que ces réunions « visaient à instaurer une relation commerciale sérieuse, professionnelle et stable entre l’Espagne et l’Algérie« . Il avait pourtant les vols commerciaux en aller-retour, l’hébergement et a organisé les rendez-vous avec les cadres de son entreprise.
Malgré ces préparatifs, il s’est dit stupéfait par le refus de visa général. La même source précise que, dans certains cas, le refus était justifié par la case 10, invoquant le « manque de fiabilité des informations présentées pour justifier l’objet et les conditions du séjour envisagé« .
Dans d’autres dossiers, la case 12 a été sélectionnée, le consulat justifiant le refus par « des doutes sur l’authenticité des pièces justificatives présentées, ou bien à la véracité de leur contenu« . La source souligne aussi que ces refus portent la signature de l’ancienne consule, ainsi que celle de l’actuel consul.
Le PDG d’Euro Factory Direct Export dénonce l’impact des refus de visa par le consulat espagnol, affirmant que son modèle économique est « bloqué » et son activité est réduite à 10%. Il accuse de « le forcer à fermer son entreprise sans justification » et a interpellé les autorités régionales et le ministère des Affaires étrangères espagnol.
Une plainte pour « pratiques illégales » déposée
D’autres cas sont également rapportés par la presse espagnole, notamment celui d’un entrepreneur espagnol de Saragosse (élevage/volaille) qui a vu cinq demandes de visa rejetées pour des entrepreneurs algériens, les motifs étant l’absence d’informations requises et le manque de confiance quant au retour des demandeurs dans leur pays d’origine. Le consulat a même ignoré les recommandations de l’ICEX, Bureau commercial espagnol, en faveur de l’entreprise.
Un autre homme d’affaires a même souligné que : « des 70 pays où nous faisons des affaires, l’Algérie est le seul où le consulat nous pose un problème« .
Une autre plainte, distincte de celle des hommes d’affaires, a été déposée le 4 septembre dernier auprès des ministères des Affaires étrangères, de la Justice et de l’Économie, ainsi qu’auprès de l’ambassadeur d’Espagne en Algérie. Elle demande l’ouverture d’une enquête sur « des pratiques illégales et abusives au consulat« . Ce document dénonce une « campagne de sabotage des relations économiques et commerciales entre les deux pays« , citant le rejet systématique des visas d’affaires, médicaux et des renouvellements de visa pour les propriétaires algériens en Espagne, ce qui cause l’annulation de contrats et nuit aux échanges bilatéraux.
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