Fuyant la famine, les combats, la violence et l’insécurité dans leurs pays, des milliers d’étrangers ont afflué ces derniers temps sur l’Algérie.
La majorité d’entre eux arrivent de plusieurs pays subsahariens ainsi que de la Libye, Tunisie et de la Syrie. Si l’honneur revient à notre pays d’avoir permis à ces personnes de trouver refuge sur notre sol, l’Etat est interpellé sur les conditions d’accueil de ces malheureux en premier lieu et sur leur situation administrative en second.
En l’absence de chiffre officiel, nous n’avons pas pu déterminer le nombre exact de ces réfugiés qui se trouvent sur le sol algérien. Si certains continuent d’errer dans les quartiers et les places des villes limitrophes des frontières, d’autres se sont éparpillés à travers les autres régions de l’Est et du centre du pays.
A Ouargla, cette catégorie de personnes augmente de plus en plus et se trouve sans aucune prise en charge. «Les conditions de ces êtres humains sont vraiment déplorables, il serait souhaitable que les autorités locales interviennent pour trouver une solution provisoire et humanitaire à ces malheureux», a indiqué un haut fonctionnaire en déplacement à Ouargla. Les mêmes cas se posent dans les autres régions notamment à l’Est algérien, l’ouest et au centre du pays.
Ces derniers jours, un très grand nombre de réfugiés syriens sont arrivés à Alger. Impossible d’avoir de statistiques exactes sur ces réfugiés syriens qui sont arrivés en Algérie depuis le début du conflit dans leur pays. Selon certaines sources, ils dépassent les 30 000 à avoir trouvé refuge en Algérie. Afin de savoir plus au sujet, nous avons pris attache avec les services du ministère des Affaires étrangères, en vain.
Sans compter les réfugiés sahraouis dont le nombre dépasse les 170 000, l’Algérie a étudié au cours de l’année précédente 140 dossier de réfugiés, a-t-on appris d’une source signe de bonne foi. Ces réfugiés subsahariens résidant en milieu urbain, étaient enregistrés auprès du HCR. Selon la même source plus de 4 000 Palestiniens et un nombre indéterminé d’Iraquiens vivent également en Algérie.
«Entre 2008 et 2011, le Haut commissariat des réfugiés a triplé le budget de ses opérations en Algérie afin de répondre aux besoins des personnes relevant de sa compétence», a ajouté la source. Toujours et selon la même source, ce montant étant néanmoins insuffisant pour prendre en charge la totalité des besoins de la population réfugiée sahraouie.
Le budget total du programme en Algérie pour 2012 et 2013 s’élève à quelque 25,5 millions de dollars par an, un montant identique à celui de l’année 2011. Le HCR a conclu des accords de partenariat avec des ONG locales à Alger et participe à un projet sur les migrations mixtes, monté avec le CIR. Ce qui urge pour l’instant est la prise en charge par les services compétents de ces nouveaux réfugiés. Signataire de la Convention de 1951 sur les réfugiés et de son Protocole de 1967, l’Algérie pourrait créer des camps provisoires dans chaque région du pays.
Cet état de fait faciliterait le contrôle du flux migratoire et permet aux réfugiés de s’installer dignement dans l’attente que leurs dossiers soient étudiés par les instances concernées. D’autres structures devraient également être créées à savoir, les hébergements d’urgence et les centres d’accueil pour les demandeurs d’asile. En somme, le problème des refugiés en Algérie se pose désormais avec acuité et nécessite une réelle prise en charge par les services compétents.
Moncef Rédha