Ayant épuisé toutes les voies de recours en Angleterre où il est réfugié depuis 2003, Abdelmoumène Khalifa devrait être » légalement » extradé vers l’Algérie, avant le 31 décembre en cours.
Cependant, il dispose d’autres voies de recours a expliqué hier, le ministre de la justice Tayeb Louh, évoquant la possibilité de saisine de la Cour européenne des droits de l’Homme.
nterrogé en marge de la séance plénière à l’APN, consacrée à l’adoption du projet de loi amendant et complétant l’ordonnance du 8 juin 1966, portant code pénal, le ministre de la justice a confirmé l’épuisement des recours de Khalifa contre son extradition.
» M. Khalifa s’est vu refuser d’interjeter appel devant la Cour suprême le 3 décembre. Il va être extradé dans les vingthuit jours qui font suite à cette date « , selon un communiqué du Home Office (ministère de l’intérieur).
Louh expliquera à cet effet, qu’ « en adéquation avec les lois de la Grande Bretagne, toutes les voies de recours ont été épuisées ». Tout en affirmant que « dans le cadre de ces mesures et les délais prévus, Khalifa devrait donc être extradé avant la fin de l’année en cours, c’est-àdire avant le 31 décembre « , le ministre de la justice et garde des sceaux, est resté prudent.
« Monsieur Abdelmoumène Khalifa sera extradé s’il ne dépose pas de recours devant la cour Européenne des droits de l’Homme », a précisé Louh, ce qui revient à dire que l’extradition du magnat algérien condamné par la justice algérienne en 2007, à une réclusion criminelle à perpétuité par contumace, risque d’être compromise, même si Louh a tenu à préciser que s’il venait à être extradé, Khalifa aura droit à un procès « équitable » selon les dispositions de la loi algérienne. Réfugié en Angleterre depuis 2003, Khalifa bénéficiait d’une sorte de « protection ».
Le ministère de l’intérieur britannique avait enfin autorisé en avril 2010, l’extradition de Khalifa mais l’avocat de l’homme d’affaires avait introduit un appel auprès de la Cour suprême britannique suspendant cette décision. L’ancien « golden boy » est condamné pour « association de malfaiteurs » et « faillite frauduleuse ». Le procès en appel, qui devait débuter le 2 avril 2013 à Blida (sud d’Alger), a été reporté en raison de l’absence d’accusés, faut-il le rappeler.
La France qui demandait aussi son extradition pour « banqueroute » et « détournement de fonds », a prévu de tenir du 2 au 20 juin 2014 devant le tribunal correctionnel de Nanterre, le procès de Abdelmoumène Khalifa arrêté à Londres en 2007. Il est depuis sous la menace d’une extradition vers la France ou vers l’Algérie, mais faut-il le souligner, la demande algérienne prévaut cependant.
L’effondrement en 2003 de son groupe (banques, compagnie aérienne…) avait causé un préjudice -évalué par les autorités à entre 1,5 et cinq milliards de dollars- à l’Etat algérien et aux épargnants. Pharmacien de formation, Rafik Khalifa va fonder en quelques années, un groupe important et afficher sa réussite flamboyante. Le 12 avril 1998, il fonde El Khalifa Bank. Il développe ensuite ses activités à l’étranger et fonde un groupe qui compte plus de 20.000 salariés.
Il fonde une compagnie aérienne, Khalifa Airways, une société de location de voitures Khalifa Rent-a-car, avant de fonder en France une chaîne de télévision, Khalifa TV, puis une chaîne d’information en continu KNews, basée à Londres.
S. A. M.