Mourad Aït Oufella
La deuxième quinzaine du mois en cours sera particulièrement marquée par une intense activité présidentielle. Un déplacement à l’intérieur du pays mercredi prochain pour procéder à l’ouverture officielle de l’année universitaire 2011-2012, cérémonie solennelle d’ouverture de l’année judiciaire le 21 décembre à la Cour suprême et un Conseil des ministres avant le 31 décembre ainsi que la signature de la loi des finances 2012, telles sont les activités prévues dans l’agenda du président de la République.
Deux discours sont son attendus au cours de ces deux activités qui interviennent dans un contexte national marqué par une polémique et des accusations sur le sort réservé aux réformes par l’Assemblée nationale en fin de mandat. Les regards se tourneront vers Laghouat où le président prononcera un discours à travers lequel les observateurs s’attendent à des réponses sur des questions soulevées par la classe politique ces derniers mois. L’ouverture de l’année universitaire, plus de deux mois après le début des cours dans les facultés, sera l’occasion pour la communauté universitaire de suivre l’allocution du chef de l’Etat et la suite réservée aux différentes revendications exprimées depuis le début de l’année. Une année marquée par de multiples contestations menées par les étudiants concernant le système LMD. Même si certaines doléances ont reçu satisfaction, d’autres restent encore suspendues aux décisions des plus hautes autorités du pays. Ce ne sont pas seulement les étudiants qui mènent dans les campus des actions de protestation mais aussi les professeurs qui militent pour une amélioration de leurs conditions de travail et de leur situation socioprofessionnelle. D’ailleurs, ce corps ne cesse depuis quelque temps de tirer la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation pédagogique dans les universités. Au-delà du cachet protocolaire de la cérémonie de ce mercredi, c’est la qualité des réponses et des décisions qui seront annoncées qui retiennent l’attention de la famille universitaire. Une semaine après la visite de Laghouat, le président de la République procédera le mercredi 21 décembre à l’ouverture officielle et solennelle de l’année judiciaire au siège de la Cour suprême. Cette cérémonie, prévue et attendue depuis fin septembre comme il est d’usage, intervient dans un contexte marqué par l’approche de la tenue des procès des accusés impliqués dans les différents scandales économiques qui ont éclaté depuis 2010. Au cours de cette cérémonie, il est attendu à ce que le chef de l’Etat prononce un discours sur le secteur et les différentes réformes engagées. Ce sera également l’occasion pour lui, en sa qualité de premier magistrat du pays, de donner des orientations et instructions au corps de la justice sur toutes les questions qui concernent ce secteur névralgique. La lutte contre la corruption et les malversations, la mission de présidence des commissions de surveillance des futures élections — mesure nouvellement introduite dans la loi portant régime électoral — et d’autres points pourraient y être abordés. La décision de confier la surveillance des futurs scrutins aux magistrats se veut comme l’une des garanties de transparence et de fermeté des pouvoirs publics pour crédibiliser ces échéances. Dispositif qui sera complété par d’autres mesures dont celle relative à la venue en nombre important d’observateurs étrangers pour participer à la surveillance des élections. Par ailleurs, il est utile de souligner que l’ouverture de l’année judiciaire aura lieu quelques jours seulement après la signature par le président de la République du décret portant mise en place de l’Office de répression de la corruption. Cette structure est la deuxième instance chargée de la lutte contre ce phénomène ravageur après la commission présidée par Brahim Bouzeboudjene. Ces deux instances constituent les instruments du dispositif de lutte contre la corruption mis en place par les pouvoirs publics. A ces deux activités, il faut ajouter la tenue d’un Conseil des ministres durant les prochains jours pour examiner et adopter certains textes dont le code des marchés publics. Des modifications ont été apportées à ce texte lors de la réunion du gouvernement qui s’est tenue il y a quelques jours. Les amendements introduits visent à assurer une meilleure souplesse dans l’examen et les décisions de la commission des marchés. Une forme de décentralisation a été instituée en prévoyant la création de comités d’étude et d’octroi des marchés au niveau des grands départements ministériels (travaux publics, transports, ressources en eau et habitat). C’est la deuxième fois en une année que le code des marchés publics subit des modifications après celles introduites au printemps dernier. Ce Conseil des ministres se tiendra plus de trois mois après celui de septembre consacré à l’adoption des textes portant réformes politiques. Cette réunion sera suivie par la cérémonie de signature de la loi de finances 2012. S’agissant des lois portant réformes, les textes adoptés seront soumis avant la fin de l’année au Conseil constitutionnel pour examiner leur conformité avec la Constitution. Ce qui retardera peut-être le remplacement des membres dont le mandat s’achève en 2011. Trois membres de cette instance dont le président Bessaih seront remplacés. D’autres changements ne sont pas à exclure au niveau de l’exécutif qui aura la charge d’organiser les futures élections législatives
M. A. O.